(Ile du Levant)Avenemement du seigneur Fingal

Tout le monde avait entendu les dernières répliqes du seigneur Fingal. Certains s'étaient ouvertement retournés, d'autres feignaient de poursuivre le discussion. Mais l'ambiance s'était écroulée tout autour de la table, et la discussion attirait l'attention des convives Embarrassé, le Haut-Régent lanca un sourire crispé aux nobles qui assistaient à l'algarade, patienta avant de répondre sous le regard appuyé du seigneur Fingal et, tandis que le flot des discussions alentour reprenait timidement, répondit à son interlocuteur.

Taisez-vous donc, siffla le Vicomte, serrant la machoire dans une mimique d'agacement. Vous ne connaissez donc pas la discrétion ? Belle leçon pour un homme tout désigné à des fonctions diplomatiques...

Le seigneur-marchand s'était ressaisi. La riposte de son "adversaire" avait dévoilé les intentions de son interrogatoire. Maintenant que les réponses s'étaient révélées insatisfaisantes, le Vicomte entendait répliquer avec plus d'habilité, quoiqu'il devait maintenant concéder aux seigneur Fingal certaines de ses suspiçions.

Vous avez toutefois raison, il est temps de s'exprimer avec plus de clarté. Dame Thétys s'est effectivement rendue au castel d'Emerande avec l'intention d'intégrer la Compagnie du Commerce. Pour partie du moins. A l'occasion, nous nous sommes trouvé une attirance mutelle, et avons décidé de prolongé ce séjour. Je craignais que la vérité ne vous blesse, car je dois avouer que votre jeune soeur semble satisfaite de sa présence à Isabella.

Le Vicomte ajouta avec un sourire de défi, comme débarassé de ses derniers scrupules et de sa brève résolution d'habilité.

Elle reviendra chez vous, naturellement, donc vous n'avez aucun souci à vous faire.

Le seigneur Fingal souriait à l'agacement du sieur Nicholas d'Emerande, ici celui ci avait officiellement le rang d'Intendant et les convives etaient tous la suite aux invitations des Fils d'Edenia, leurs seuls opposants les Khoréliens brillaient par leur absence.

"Messire, je ne vous ais guère demandé de reformuler votre mensonge.
Puisque vous vous époumonez à le repetter, je sais que ma soeur est en Isabella, et aussi que celle ci y a prolongé son séjour. N'allez pas me faire croire qu'un Vicomte n'oserais avouer une romance avec une jeune noble issue d'une illustre famille comme la notre.
J'exige, et non pas demande, que vous dévoiliez ce que vous cachez messire le Vicomte d'Emerande. Bien évidement cela doit être difficile pour le menteur invertéré que vous estes.
Le Seigneur de Louvelle bu une autre gorgée de vin.
Et puis je suis de bonne humeur, je me contenterais d'envoyer ma garde personelle avec vous en Lac de Sel, ceux ci vous suiverons lors de ce voyage et s'assurerons à ce que demoiselle Thétys prenne le chemin du Castel d'Arz dès même vostre arrivée.
Puisque vous m'assurez qu'elle reviendra le plus rapidement possible, vous ne voyez pas de problèmes à ce que je vous aide dans cette tache n'est ce pas ?"

" Seigneur Fingal, vous semblez vous oublier. Un Vicomte n'a pas de justification à fournir au premier nobliau venu, fut-il le parent de la personne concernée. Par ailleurs, j'ai bien cru comprendre que vous fûtes incapables de garder votre soeur des velléités de votre frère. Je vous prie de conserver pour vous vos bons conseils et vos remarques sarcastiques. "

Le Haut Régent était maintenant empêtré. Tout espoir d'une sortie aimable et pacifique ayant disparu, il tentait de garder la face et de rabaisser son interlocuteur plus bas que celui-ci s'efforcait de le maintenir. En tant que responsable de la Compagnie, mais également en homme fier, Nicholas d'Emerande décida d'affirmer son autorité sur le seigneur Fingal et trancha la question.

" C'est décidé, lança-t-il sèchement, Dame Thétys restera dans mon castel pendant un moment. Ceci parce qu'elle le souhaite depuis le départ, ensuite parce qu'en vous comportant comme un rustre et un personnage grossier, vous m'avez ôté l'envie de ne pas satisfaire son désir en raison de votre appartenance à une organisation alliée. Comme vous le voyez, la politique a des limites que les affaires privées franchissent allègrement. "

Le Vicomte se leva, toisant le seigneur Fingal d'un regard méprisant.

" Vous souhaitiez que vos troupent viennent jusqu'au Vicomté du Lac de Sel ? C'est refusé. Votre outrecuidance vous mène à croire que je serai prêt à plier le genou devant au prétexte que votre soeur se trouve chez moi. Elle s'y sent bien, et je ne vois pas d'autres raison que de vous opposer un refus. "

Puis se rapprochant.

" Ecoutez-moi bien. La seule chose que je regrette actuellement, avant de partir, c'est de ne pas pouvoir vous promettre de laver cet affront. Votre fief est si ridiculement pauvre que les décret coloniaux m'interdiraient toute action militaire à votre encontre. Profitez-en. "

Fingal se levit en même temps que d'Emerande. Le Cadet etait de tout sourires soutenant le regard du chef Marchand, la tournure de la discussion lui plaisait elle dont ? En tout cas il etait possible de lire dans son regard que le jeune chevalier ne demordrait en rien.

"Il est vrai que les décrets coloniaux protègent mon fief et heureusement, vu la sottise pouvant être à la tête des fiefs plus imposants. Edenia courrerait rapidement à sa perte.
Ce conflit ne concerne que vous, et moi. Alors n'allez pas y impliquer nos peuples respectifs, ni même mon perfide frère, ou encore ma très chère soeur, qui d'ailleurs n'aurait eu qu'a m'informer de son désir de rester en Isabella pour que je l'y renvoye.
Le jeune homme se raprocha encore d'un pas, parlant d'une voix plus
Puisque vous avez l'air de ne pas vouloir entendre la voix du noblieau que je suis je vous proposerais d'écouter le bras de ce même nobliau lors d'un duel demain à l'aube.
L'home fit quelques pas de côté, s'exprimant d'une voie clairement audible.
Si je gagne à ce duel, Thétys de Louvelle regagnera le Castel d'Arz accompagnée de mes hommes et vous me devrez des explications, si toutefois il m'arrive de perdre ce duel, alors Thétys de Louvelle sera sous vostre responsabilité, et vous me verrez accepter mon infériorité, et vous présenter de plates excuses.
N'impliquont donc moultes innocents, essayons de regler ca entre hommes ! Acceptez vous ce duel ? Je vous laisse le choix de vos armes.
Je suis bon joueur. Rajouta le noble dans un sourire."

Le regard du Cadet de Louvelle soutenait toujours celui du Vicomte d'Emerande, l'homme avait prit la lourde décision de provoquer un noble de haut rang en duel. Bien que sachant que cela pouvait lui être fatal, Fingal etait de nature confiante, voir même arrogante, il n'éprouvait donc aucune angoisse suite à cette provocation en duel, pourtant bien dangeureuse.

A l'idée d'un duel, le Vicomte d'Emerande esquissa un large sourire. Par le passé, ce genre de discipline lui avait relativement réussi, et s'il excellait plutôt en équitation, il se pensait suffisamment doué pour infliger au freluquet posté face à lui une mémorable raclée. Il hésita toutefois, car la victoire ne lui était pas encore acquise, et refusait de se produire devant les Fils d'Edénia pour mordre la poussière. Le danger était d'ajouter à l'humiliation personnelle un affaiblissement politique. Certains, dans cette guilde, seraient d'associer un simple combat à la lutte idéologique qui était la leur.

" Seigneur Fingal, la dernière fois qu'un noble s'est avisé de me faire une proposition sérieuse, lanca-t-il en repensant brièvement aux conditions édictées deux ans plus tôt par Camille de Valefor, je n'ai pas eu à le regretter. Je suis joueur et prompt à défendre mon honneur. Je relève ce défi et vous affronterai à l'aube, non loin du château. "

Le regard du Vicomte roula du seigneur Fingal au Baron Kostan Second.

" Je ne souhaite pas davantage gâcher ces festivités, adressa-t-il au chef des Fils d'Edénia. Je vais donc me retirer. Je gage que l'épreuve de demain vous paraîtra très... distrayante. "

Puis le Haut Régent se retira, serrant discrètement les poings, comme s'il imaginait déjà terrasser le perfide Fingal et s'imposer devant sa propre guilde. L'odeur du sang et de la mort n'effleurait pas encore son esprit.

Ayant laissé le commerçant partir avant lui, Fingal se retourna alors vers les convives, toujours le sourire aux lèvres.

"J'espère que vous comprendrez que les affaires de famille et d'honneur prime sur toutes autres choses. J'aimerais tout de même m'excuser auprès de vous, pour vous avoir interrompu au cours de vos conversations et repas.
Ce soir mes amis, Festoyez ! Buvez ! Pariez ! Et amusez vous !
Nous nous reverons demain. En attendant vous me voyez au regret de devoir vous quitter, j'ai un duel avec un certain Vicomte d'Emerande qui approche, et je compte être en forme pour celui ci."

Le Chevalier quitta alors la pièce d'une démarche calme et légère, quérant au passage un serviteur pour que celui ci l'emène choisir un arme parmis celles du château, son sabre personel etait plus ornemental que tranchant. Pendant qu'il suivait le serviteur, Fingal essayait de se rememorer les différentes bottes et techniques qu'il avait aprise à la cour du Castel de Louvelle.