(Palais du Commerce) Négociations entre amis

Le chevalier d’Emerande montait à Port-Sâr pour la troisième fois de son existence. Il avait déjà visité la capitale durant son enfance, avant d’y revenir à l’âge de vingt ans pour succéder à son père au sein de la Compagnie. A cette occasion, il avait visité le Palais du Commerce et fut impressionné par la splendeur de l’endroit. Mais il n’appréciait guère l’agitation qui régnait à Sar, et avait préféré travailler loin de la ville, tranquillement installé en son fief naissant.

Récemment, le jeune chevalier avait appris le décès de l’ancien Haut Régent de la Compagnie, et sa nomination à ce poste particulièrement convoité. Ambitieux, Nicholas d’Emerande n’avait pas pu refuser pareille offre, préférant sacrifier la tranquillité sur l’autel de la réussite. Ainsi, il prépara ses affaires en toute hâte et mit sur pied une maigre escorte pour se rendre jusqu’à Port-Sâr. La ville n’avait pas changé, pensa-t-il en pénétrant par l’impressionnante porte sud-ouest.

L’escorte s’arrêta devant le Palais et le seigneur d’Emerande franchit les lourdes portes du Palais, avant de traverser la vaste salle d’accueil d’un pas rapide. Le bâtiment était relativement vide, accentuant l’impression d’immensité. Puis le jeune Agent de la Compagnie gravit les escalier pour rejoindre les pièces administratives, traversant un couloir richement décoré avant d’arriver jusqu’à la Salle des Cartes. Là, habillé comme un roturier, la silhouette d’un vieil homme abattu par les épreuves du temps se dressait devant la carte principale d’Edénia.

Mon seigneur, je vous attendais, lanca le vieil homme. Avez-vous fait bon voyage ? Je suppose que oui, les routes sont sures en ce moment. Pourriez-vous nous communiquer vos instructions afin que nous achevions les préparatifs de la cérémonie d’intronisation ? Il nous reste également à fixer une date.

Le seigneur d’Emerande ôta son chapeau et ses gants de velours, avant de s’approcher de l’intendant. Il plongea la main dans sa lourde veste pour en ressortir un parchemin enroulé.

J’ai pris la peine de faire noter mes demandes. Pour la date, je ne me suis pas encore décidé. Avez-vous des nouvelles de nos Agents ?

Le visage du vieil intendant s’assombrit.

Justement, mon seigneur, la situation n’est guère propice pour le moment. Tenez, voici le rapport.

L’homme s’approcha de la table centrale, saisit une mince pile de documents, et les tendit au seigneur d’Emerande. Ce dernier les saisit et parcouru chaque parchemin avec un évident intérêt..

- Comme vous pouvez le constater, la désaffection est totale. Le nombre de membres n’a pas cessé de diminue durant les dernières années. Le Haut Régent n’a pas daigné faire remplacer nos Agents. A tel point qu’à leur mort, nous n’avions personne pour assurer la relève !
Mis à part vous et nos anciens membres, nous avons tout de même bon espoir de recruter parmis les jeunes seigneurs de la colonie. Mais vous savez, notre organisation semble moins attrayante de nos jours. L’économie, le commerce, tout cela ressemble fort à des préoccupation encombrante que la plupart des jeunes nobles écervelé se permettent de mettre de côté.

- Hélas, oui, je le sais fort bien. Mais je n’ai pas vocation à changer les choses. Viennent ceux qui voudront venir. En attendant, je dois aller à la rencontre de nos alliés. Avez-vous préparé la salle d’accueil ? Je projette de recevoir quelques membres importants des Fils d’Edénia.

L’intendant s’en alla quérir une plume de l’autre côté de la table, déroula un petit parchemin, et esquissa un mouvement appliqué du bras droit, comme s’il s’apprêtait à écrire.

Bien mon seigneur. A qui dois-je envoyer votre invitation ?

Le visage du jeune chevalier s’éclaircit d’un sourire discret.

Vous n’avez pas perdu votre sens de l’initiative, je vois. Rédigez cela à l’attention du seigneur Angelo, et envoyez la missive à Kostane.

(1 jour plus tard)

Le soleil se couchait et les audiences publiques, fort harassantes ma fois, venaient de se terminer .
Angelo s'apprêtait a aller se coucher car la journée du lendemain promettait d'être tout aussi épuisante aussi bien moralement que physiquement.

C'est a ce moment la qu'un messager pénétra dans la grande salle du Palais, étroitement escorté par 2 Fils

Messire Angelo chuchota le messager

Le chef se retourna et sembla offusqué

Qui d'autre a l'allure et la superbe d'un seigneur dans cette piece ??

Le messager choqué par l'orgueil et l'ego du jeune chef fit mine de dévisager la pièce

-Effectivement , la réponse a ma question s'impose d'elle-même

Angelo visiblement satisfait de l'effet produit continua

-Que me vaut d'être dérangé a cette heure-ci?

Le messager s'empressa de répondre

-Une missive , monseigneur , de la part de votre noble ami ,Nicholas D'emerande ,maître de la guilde du commerce,fils d'Emer.....


Angelo apparemment lassé de ces présentations coupa court a la présentation de son allié

Cela ira je vois de qui il s'agit , pourrais-je avoir cette lettre qui vous amene aussi tard , Angelo insista bien sur le dernier mot marquant ainsi le manque de convenue du messager


-bien sur monseigneur répondit le domestique


Angelo prit l'enveloppe tendue par le messager sembla l'observer pour vérifier si elle n'avait pas etée ouverte avant que son contenu n'ait été changé mais apparemment elle était intacte .Angelo prit tout de même la précaution presque habituelle de se reculer de quelques pas pour en lire le contenu

Angelo lut placidement la lettre avant de relever la tete
Avant de faire signe a un de ses domestiques et de lui chuchoter a l'oreille

Faites sceller les chevaux , nous partons pour Sar des ce soir , une nouvelle de la plus haute importance vient de m'être confiée

Le domestique de Kostane sembla quelque temps effrayé

-Mais monseigneur, les environs de Sar sont peuplés de bandits et de mécreants

Angelo sembla sourire et pris tout a coup un air sombre

Et ou crois -tu que j'étais avant d'être dans la lumière?

Le domestique ne compris pas l'allusion

Angelo ne prit pas la peine de répondre et partit vers ses appartements , suivi de pres par ses Fils

Avant de se tourner vers le messager

-Quand a toi , je suppose que tu désire rentrer auprès de ton maître, alors nous te donnerons un cheval et des fourrures pour la chevauchée
-je vous en remercie messire.

Et la compagnie déserta la salle du Palais
Plus tard on vit une cohorte de cavaliers quitter Kostane par la porte Nord

Le lendemain, dans le Palais du Commerce.

Sur le mur droit de la salle des cartes, une vaste représentation de la Colonie d'Edénia et de ses alentour était placardé. L'immense dessin s'étendait de la porte d'entrée jusqu'à la petite console installée tout en face, à près de dix mètres de là. Haut de cinq bons mètres, l'ouvrage surpassait de sa taille les hommes qui l'observait avec attention. Derrière, une large table carrée occupait le centre de la salle. Le Chevalier d'Emerande s'y était installé, occupé à annoter quelques indications sur une version miniature de la vaste carte.

L'intendant entra à cet instant. Le Haut Régent releva la tête et dévisagea le nouvelle arrivant, avant de revenir sur les hommes qui lui faisaient. Il prononca quelque brèves instructions, et l’un des valet empenna une longue hampe, qu’il utilisa pour désigner un point haut placé du large plan. Le seigneur d’Emerande replongea sur sa carte, inscrivit une dernière indication, et se leva.

- Avez-vous terminé les préparatifs, mon bon ? Lanca-t-il à l’attention de l’intendant.

- Oui, mon Seigneur. Nous avons fait selon vos instructions. Nous avons fait venir des mets depuis les quatre coins de la colonie. Vos hôtes seront comblées.

- A propos d’hôtes, répondit le jeune noble, le seigneur Di Torrebruna devrait arriver dans la journée. Lorsqu’il sera là, veillez à l’accueillir comme il se doit et conduisez-le directement jusqu’ici. Pour le moment, il vous faudra vous assurer que sa suite est prête.

- Oui, Messire. ( L’homme eut une hésitation ). Dois-je prévoir d’autres chambres ? N’aviez-vous point convié le seigneur Kuand à vous rejoindre ici-même ?

Le seigneur d’Emerande claqua des doigts.

- Louée soit votre mémoire. En effet, je n’ai pas encore reçu de réponses, mais il serait judicieux que vous prépariez également son arrivée. Mieux vaut que cela inutile, plutôt que nous ne puissions pas le loger s’il venait ici.

Romald Kuand appartenait à une vieille famille ruinée du Royaume de Khorel. la faute à la guerre et à la misère ! Le patriarche aujourd'hui décidé avait choisi de franchir la Mer des Tumultes, espérant par l'exil retrouver la dignité et la fortune familiale.

La demeure des Kuand avait été fondée sur les falaises au sud de Port-Sâr, à l'embouchure d'une petite rivière prenant sa source on ne savait trop où, et malgré quelques broutilles sans importances avec des indigènes récalcitrants, l'installation s'était effectuée et ce qui n'était encore qu'un trou perdu dont le seul attrait était une vue imprenable sur la première ville d'Edenia avait été nommé Formague du nom du comté que la famille possédait autrefois.

L'actuel seigneur de Formague était Romald Kuand, âgé d'une cinquantaine d'années et à la barbe déjà bien grisonnante il n'avait pas vraiment l'étoffe d'un grand guerrier mais semblait trouver une réussite certaine dans le commerce et la gestion de ses terres. C'est donc tout naturellement qu'il décida de rentrer dans la guilde du commerce, profitant de l'intronisation d'un nouveau Haut régent Nicholas d'Emerande, jeune et visiblement plein d'ambition et de dynamisme.

Accompagné de son fils Eodarn, Romald Kuand se rendit au palais du commerce pour présenter ses hommages au Haut Régent de la compagnie et peut-être rencontrer celui dont l'on saluait un peu partout la personnalité affichée : Angelo Di Torrebruna.

"Je suis le seigneur Romald Kuand et souhaiterais rencontrer le chevalier d'Emerande, qu'il lui soit signifié ma présence en ces murs, serviteur."

Apres les événements de la veille, Angelo avait passé sa soirée avec ses amis , et il se coucha vers 4 heures du matin

Le lendemain matin il pensa evidemmment a aller remercier celui qui l'avait averti de la nouvelle et qui il devait d'etre a Sar aujourd'hui


IL partit donc dans la matinée pour se rendre au palais du commerce , il fut étonné par la beauté du monument et son architecture , mais n'en laissa rien paraître

L'incartade de la veille l'avait amusée et on lui avait signifié qu'il avait bien fait de s'opposer ainsi .Pour Angelo, peu lui importe d'aller au cachot tant que cela lui apporte le soutien du peuple

Quoi qu'il en soit , aujourd'hui était une autre journée et Angelo comptait bien s'entretenir avec ses différents alliées et les autres évidemment

C'est donc plein de bonne humeur qu'il se dirigea vers l'entrée du palais

IL fut accueille par le messager qu'il avait quelque peu brutalisé lors de sa venue a Kostane

IL le salua aimablement
-Pouvez-vous m'emmener auprès de votre maitre Nicholas d'Emerande?

Lorsque le seigneur Kuand et son fils arrivèrent au Palais, le Haut Régent était affairé en réunion avec quelques vieux Agents de la Compagnie. L’intendant personnel du Palais conduisit donc la petite délégation jusqu’à ses appartements, non sans prendre soin de multiplier les excuses plates pour l’attente occasionnée. Quelques heures plus tard, ils furent conviés dans la salle des Cartes pour rencontrer le Chevalier d’Emerande.

- Chevalier Romald Kuand, Chevalier Eodarn Kuand, c’est une joie pour moi de vous rencontrer. J’ai grandement apprécié votre intérêt pour la Compagnie, seigneur Kuand, et je dois dire que votre intégration ne fut pas pour moi un choix difficile. J’ose espérer que vous trouverez avec nous le soutien et la coopération que vous recherchez.
- Pour le moment, l’heure n’est pas aux grandes discussion. Le seigneur de Torrebruna arrivera sans doute demain, aussi, je me propose de vous conduire à vos appartement. Vous y trouverez tout le confort nécessaire, mon cher ami.

Le lendemain matin, le seigneur de Torrebruna et sa suite arrivèrent au Palais. Cette fois, les hôte furent directement menés jusqu’à la salle des Cartes, où les deux Agents de la Compagnie devisaient. Le jeune Eordarn n’était pas présent, car les réunions importantes étaient réservés aux seuls membres de la guilde. Non loin des deux nobles, quelques serviteurs était affairé autour de la table centrale et disposaient, ici et là, des colations pour les invités et des feuillets de notes. L’un des domestique avanca vers l’entrée pour introduire les nouveaux arrivants.

- Seigneur de Torrebruna, lança le Chevalier d’Emerande à l’attention de son hôte, votre venue en ces lieux est un grand honneur pour nous. J’ai ouï dire que votre arrivée à Sar n’est pas passé inaperçue, et je me félicite que l’un de nos alliés recueille autant de popularité. Venez, prenez place.

Chacun prit place autour de la table, à l’exception du seigneur d’Emerande, resté debout pour présenter l’ordre du jour. Celui-ci se racla légèrement la gorge et, tout en fixant les deux nobles installés face à lui, entama son exposé.

- Mes amis, seigneurs membres de la Compagnie et des Fils d’Edénia, les jours à venir s’annoncent prometteurs pour nos deux guildes. Le nouveau Gouverneur hérite d’un colonie divisée, morcellée par les petites factions, et les rancunes tenaces. Le pouvoir central est maintenant affaiblit, ployant sous les efforts combiné des édéniens patriotes – le Haut Régent eut un petit sourire à l’attention du seigneur de Torrebruna – et de ces autochtones sauvages et répugnants, qui s’emploient à l’affaiblir de l’extérieur. Bien sûr, nous devons garder à l’esprit que le Gouverneur n’est qu’un obstacle passager. Ne songeons pas trop à briser nos adversaire du moment, de crainte d’être démunis face au véritable danger.

Le seigneur d’Emerande marqua une pause, observa ses deux interlocuteur et reprit.

- Aujourd’hui, nous parlerons donc de la question politique. Que-faire pour convaincre le Gouverneur de permettre aux nobles expédition édéniennes de poursuivre leur avancée civilisatrice ? Que faire, ensuite, pour contre-carrer les visées de nos adversaires ? Je vous laisse maintenant la parole.

Angelo s'installa avec ses amis , ses conseillers notamment le Grand intendant et bien sur ses Fils
IL remarqua la famille Kuand , a l'autre bout de la table et bien sur l'hôte de ces lieux , le noble Nicholas d'Emerande

IL attendit patiemment la fin du discours de de cher Nicholas puis se leva
Attendit que tous les regards se tournent vers lui et commença

-Preuve est faite que le Gouverneur est deja dans l'erreur , et effectivement une confrontation me semble inévitable a long terme

Puis Angelo sembla baisser le ton

-Mais il n'en est pas question pour l'instant

Le gouverneur n'a qu'un faible pouvoir sur les habitants de Sar qui détestent autant que moi ces maudits huantars, et même si pour l'heure la joie de sa nomination aveuglent quelque peu les esprits
Nul doute que dans quelque temps les protestations se feront plus vivaces et virulentes au gré du temps et des problemes naissants
L'immobilisme de Telamon me donnera chaque jour de nouveaux partisans , et je n'ai pas a me plaindre de cette situation

Contrairement a d'autre notre objectif n'est pas d'explorer de nouveaux territoires mais bien de controler cette ville

Edit Eternam : soit c'est ton interprétation, soit tu penses que c'est la position officielle de ta guilde. Dans le deuxième cas, c'est faux. Il est bien précisé que les Fils d'Edénia brassent énormément de colons et explorent les terres indigènes.

Ceci dit nul doute que je pourrai convaincre mes fiers amis de l'ordre de glisser un mot au gouverneur pour nous

Concernant la deuxieme question , je rappelle que la situation est en notre faveur et non pas celle de nos ennemis
D'ailleurs qui sont-ils ?

Les condottieres ?Des chiens sans laisses que le pouvoir craint deja , il sera facile de les mettre en difficulté car leurs cupidité n'as pas de limites

Les khoreliens peut-etre? Ils sont faibles et leurs partisans diminuent de jour en jour , menés par un chef sans armée qu'est Maedui et qui malgré ses paroles n'a de pouvoir que sur le gouverneur et les serviteurs de sa maison

L'assemblée ria en entendant les paroles d'Angelo

Angelo marqua un silence et oublia volontairement le nom de la Rose Noire car il savait que son avis divergeait grandement de celui de la Compagnie

Voila mon avis , j'aimerais entendre le votre cher Nicholas ainsi que celui de messire Kuand

Le chevalier Romald de Formague avait patiemment écouté ls deux dirigeants de si prestigieuses confréries et se sentait légèrement gêné aux côtés de ces personnalités reconnues dans tout Port-Sâr. Ainsi voilà à quoi ressemblait le chevalier Angelo Di Torrebruna, si célèbre pour son habileté à s'attirer les faveurs des foules, voilà un personnage, qu'il serait bon de suivre et d'étudier par curiosité.

Sentant que son tour venait de prendre la parole il se leva avec la légèreté et l'expérience de son âge mûr et se tourna vers le Haut Régent de la confrérie du commerce et le leader charismatique des Fils d'Edenia.

"Messires chevaliers, je suis enchanté de faire votre connaissance et vous remercie de la confiance que vous accordez à la noblesse déchue de Khorel que je représente. Ma famille a fui le chaos et la guerre pour se réfugier en ces terres d'Edenia où nous espérons trouver un jour la paix et le bonheur tant recherchés."

Il dévisagea ses interlocuteurs et leur laissa quelques instants avant de commencer à discuter de l'objet de sa venue et de cette réunion à savoir la politique du nouveau gouverneur Télamon qui attirait de nombreuses réactions contarstées parmi les nobles de Port-Sâr.

"Je n'ai pour ma part pas entendu le discours du nouveau Gouverneur mai les différents echos que j'en ai eu me donnent de lui l'image d'un seigneur attaché avant tout à son devoir et à la prospérité de tous.

je ne crois pas, chevalier Di Torrebruna que son opinion soit aussi tranchée que vous le sous-entendez, il serait peut-être judicieux de lui faire une proposition qui irait dans le sens de son objectif. Nous pouvons je pense à court ou moyen terme le convaincre d'une part que Edenia ne peut survivre qu'en étant libre de se diriger elle-même et d'autre part que la prospérité et l'émergence de notre civilisation passe nécessairement par un certain nombre de sacrifices ou tout au moins de concessions.

Que sont réellement ces Huantar ? Nous parlons de quelques tribus sans grand intérêt incapables de s'intégrer à un monde moderne, ils n'ont pas leur place parmi nous. Je ne souhaite pas leur destruction ou leur anyhilation mais leur sort m'indifère suffisament pour que je refuse de perdre des terres ou des opportunités commerciales par pitié envers ses "individus". Qu'ils s'adaptent comme cet hurluberlu, Avesta, ou qu'ils restent entre eux là où nous les verrons le moins possible."

Le Chevalier d’Emerande fut étonné d’entendre la position du seigneur de Torrebruna au sujet de la colonisation, mais il approuvait les autres points. Néanmoins, sa grande assurance, laquelle fut ensuite soulignée par le nouveau membre de la Compagnie, le seigneur Kuand, ne parvenait à dissimuler une réalité moins avantageuse. Nombreuses étaient les pressions exercées sur le Gouverneur, soit par les autres guildes seigneuriales, soit par le peuple. Néanmoins, Sâr restait le bastion des Partisans, et il serait difficile de les affronter sur ce terrain-là.

Par ailleurs, il était évident que le chef des Fils d’Edénia avait bien peu d’estime pour les Condottieres. Lorsque le Haut Régent envisagerait de recourir à leur service, il lui faudrait déployer maints précaution pour l’informer à son allié. Le Chevalier d’Emerande recula vers la grande carte d’Edénia et demande une canne à l’un des domestiques présents dans la salle. Puis il désigna un point noir situé sur la Côte avant de prendre la parole.

- Ici, nous avons Sâr, majestueuse capitale de notre majestueuse Colonie. La région environnante est certes hospitalière, mais elle recèle bien peu de ressources. Le seigneur d’Emerande descendit le bâton vers le bas, pour désigner une région faiblement détaillée de la carte. Ici, nous avons un territoire qu’un explorateur édénien a autrefois désigné sous le terme de Cap de Sainte Augure. Lors des dernières années, la Compagnie a discrètement envoyé quelques hommes sur place pour évaluer la qualité de l’endroit.

Le seigneur d’Emerande marqua une pause, comme pour insister sur ce qui allait suivre.

" Tous ne sont pas revenus, bien sûr, mais les précieuses informations transmises par nos expéditions successives là-bas ont permis de mettre en évidence de nombreuses richesses aurifère. C’est là que j’en viens au sujet qui semble nous opposer.

Le Gouverneur est-il vraiment tel que vous nous le décrivez ? Pour ma part, je dois vous avouer ne pas partager votre assurance. Comme le seigneur Kuand, je pense que Telamon – dont je n’ai malheureusement pas pu assister au discours d’arrivée – est trop discret et trop prudent pour émettre un quelconque avis à ce sujet. Du moins, tant qu’il ne pense pas avoir les cartes en main.

C’est pourquoi je préconise que nous coordonnions nos actions diplomatiques. Avec l’accord du seigneur Kuand ici présent et, bien entendu, de nos autres Agents, hélas ! retenus en ailleurs par des affaires importantes, je propose que la Compagnie agisse dans l’objectif de convaincre le Gouverneur Telamon du bien-fondé d’une extension territoriale. Et je crois sérieusement que cela est également dans votre intérêt. Ne laissons pas l’Académie poursuivre ses expéditions en toute légalité et recueillir le soutien de ces méprisables indigènes. Coupons-lui l’herbe sous le pied, et devançons cette assemblée de seigneurs faussement cultivés, mais véritablement hypocrite. "

Le Chevalier se tut et attendit la réponse du seigneur de Torrebruna.

Angelo avait bien sur provoqué le mécontentement de ses alliés en prononçant ses idées et s'est en souriant qu'il se leva de nouveau

Allons , allons n'interpretez pas a défaut mes paroles , mes chers amis

Je ne suis pas contre la colonisation mais comprenez bien que contrairement a vous autres commerçants , Les Fils D'Edenia n'ont aucun interet a se disperser et a découvrir de nouvelles régions

Sentant le ton monter

Mais Si c'est pour coloniser de nouveaux territoires et exterminer ces maudits huantars alors je vous suivrais mais en aucun cas je ne laisserais mon organisation se disperser au gré du vent

C'est donc sûrement le même but que nous visons mais certainement pas avec les mêmes motivations

Quand a la décision du gouverneur, je ne suis pas aussi pessimiste que vous , mes amis.

même si mon avis et mes paroles n'ont qu'une faible influence sur lui , ce n'est pas le cas de certains de mes amis

" Très cher Chevalier de Torrebruna, il est peut-être louable de convoiter la capitale, mais n’oubliez pas qu’il y a plus d’édéniens en dehors de Sâr qu’à l’intérieur. Et la majorité d’entre eux rêvent de nouvelles terres et de nouveaux horizons. N’oubliez pas non plus que votre guilde a bâti sa réputation et son assise grâce aux bourgades frontalières, non dans les villes de la côte. Déclarer que les Fils d’Edénia n’ont pas d’intérêt à coloniser de nouvelles régions revient, je crois, à contredire les aspiration de ceux qui vous suivent.

Quant à vos amis, parlons-en. L’Ordre de Bienveillance, ce regroupement de seigneurs miteux dont les convictions religieuses ne sont pas autre chose que des masques censés dissimuler leur nature belliqueuse. Voyez-vous, je n’ai rien contre les préceptes de Bienveillance. Mais il faut savoir faire la part des choses, et ne point agir au nom d’une supposée cause supérieure lorsque nos actions contredisent nos idéaux. De plus, leur seul soutien ne vous permettra pas d’atteindre vos objectifs. Vos adversaires, Condottieres, Partisans et Académiciens ont chacun autant de soutien auprès de Gouverneur, si ce n’est plus. Pensez-vous réellement que cela suffira ? Pour ma part, j’en doute fortement. "

Le Chevalier d’Emerande s’approcha de la table, saisit une bouteille d’alcool et en déversa une partie dans son verre, non sans en avoir préalablement proposé à ses hôtes. Puis il en avala une gorgée et reprit.

" Laissez-moi vous proposer une affaire intéressante. Tentons ensemble de convaincre le Gouverneur d’accepter la colonisation. Négociez auprès de vos amis de l’Ordre, tandis que nous nous entretiendrons avec les Seigneurs Condottieres. Lorsque nous aurons recueillis suffisamment de soutien, nous négocierons la colonisation des terres frontalières avec le Gouverneur. Par la même occasion, je pense que cela infligerait un camouflet important aux Partisans et à l’Académie qui, je vous le rappelle, sont davantage vos adversaires que les nôtres. "

Angelo sourit

Ne soyez pas inquiets , mon cher Nicholas , l'avancée edenienne me préoccupe autant voir plus que vous

Car c'est moi qui subit au jour le jour les attaques des huantars

Angelo se leva aux paroles de Nicholas ,visiblement irrité par les mots offensants envers l'Ordre de Bienveillance

Je ne vous laisserais pas ici traîner en pâture le nom des mes amis et frères d'armes de l'ordre

Ne doutez pas de l'appui de mes amis , et par eux de celui du patriarche
ILs possèdent une bien plus grande influence que celle de mes ennemis

Angelo accepta le verre de vin et en but une gorgée ce qui le calma un peu

Ma fois ce contrat me sied tout a fait

Angelo se rassit attendant le réponse du Haut Régent