[Esplanade] Concours de poésie, 8 Keithan 57

Une petite troupe de saltimbanque se trouvait sur la place de l'Esplanade située entre l'Institut Colonial de la Monnaie et l'Académie Coloniale. Le spectacle était cocasse. C'était une farce ; Camille adorait. Les acteurs costumés représentaient chacun un archétype :
*les zannis (les valets du petit peuple) : Arlequin (personne joyeuse, bon vivant), Scaramouche (le versant maléfique d'Arlequin), Brighella (l'aubergiste)…
*les vieillards (citadins les plus extrêmes) : Pantalon (vieux barbon amoureux d'une jeune fille)
*les soldats (fanfarons et parfois peureux) : le Capitan, Matamore, Spavento…
*les amoureux (ingénus mais aussi ingénieux à tromper les vieillards) : Isabella, Colombine (qui fait parfois partie des zannis)…

Arlequin et Scaramouche avait été subtilement transformés en Télamon et Télamouche. Les récents évènements avaient gonflé les recettes : une aubaine pour les comédiens. Le spectacle touchait à sa fin quand Camille partit parler à un des acteurs. Celui-ci à la fin du spectacle apostropha la foule :

_ Nobles Dames et Hauts Seigneurs, damoiselles et damoiseaux, grands et petits, un peu d'attention !! Pour l'amour de l'art et seulement pour vous, nous vous proposons un gigantesque concourt de poésie. Une prime de 5000 pièces d'or attend le vainqueur. Le concourt est ouvert à tous, il vous suffit de monter sur les planches et de laisser parler votre coeur ...

Sur ces paroles une bonne partie du peuple présent trépigna et se dirigea en se battant vers les planches avant d'être cannalysés dans une longue queue.

_ S'il y a des Seigneurs désireux de participer qu'ils se dévoilent et nous les ferons passer scéant. Le thème est libre mais "le mythe de la colonisation", "le folklore édennien", "les dieux" et la récente affaire de "Télamouche" seront fortement appréciés.

Drakvein, accompagné de son écuyer et néanmois ami Duroc, étaient en train de discuter quand l'acteur fît son annonce, Drakvein avait fait signe de se taire à son ami et avait tendu l'oreille avec considération.

Un coucours de poésie...

Drakvein avait toujours aimé écrire, mais pour son plaisir personnel ainsi que celui de ses proches, jamais il ne s'était exposé en public pour réciter des vers.

Il en était fort embarassé, car l'idée le séduisait, mais il ne se sentait pas de se ridiculiser devant une place entière si jamais il n'était pas en verve...

Duroc avait senti dans le silence de son chef que quelque chose le troublait et il lui lança:

Souhaitez vous y participer messire? Je vous sais maître des rimes comme peu le sont, allez y lancez vous!

Mais que dis tu mon cher, ne parles pas si fort on pourrait t'entendre!

Duroc arbora une moue réprobatrice qui en disait long, et Drakvein lui, sentait monter une nouvelle pression à travers le regard que lui jettait son écuyer. Mais il décida de regarder les premiers protagonistes réciter leurs inspirations avant d'oser sauter le pas, et,intérieurement, il cherchait déjà à associer ses rimes embrassées, ses quatrins et ses alexandrins aux thèmes qu'avait proposé le troubadour.

Le comédien fit monter plusieurs gueux sur l'estrade. Ceux-ci se battaient et se poussaient pour arriver les premiers. Une fois sur les planches ceux-ci tétanisés débitaient un flot de faconde boueux.
Camille regardait l'attroupement joyeusement. Que de désordre, que d'espoirs ... Le comédien s'avança pour invectiver la foule de plus belle :

_ Allons, allons, personne pour mieux faire ? Personne pour relever le défi et sauver nos oreilles des immondes ritournelles proposées par la gueusaille ?

Devant ce drôle de spectacle, Drakvein décida de se donner une chance, et qui sait peut etre qu'un amateur appréciera ses talents!

Suivi de Duroc, il investit la scène, son écuyer jouant des coudes pour que l'on ne bouscule pas son maître pendant son récit, mais le comédien avait lui même commencé à évacuer les bonnegens qui, dans l'espoir de quelque rétribution, continuaient à déblatérer des vers sans queue ni tête pendant qu'on les sortait plus ou moins courtoisement...

Le calme revenu, le comédien fît signe à Drakvein de le rejoindre pour lui poser cette question:

Vous me semblez moins miséreux que les précédents "concurents", quel est donc votre nom messire?

Il est vrai que je n'ai pas revêtu mes plus beaux atours, je n'avais pas prévu tel évènement! Dit il un large sourire lui fendant le visage. Mon nom est Drakvein, et cet homme qui m'accompagne se nomme Duroc, c'est mon écuyer.

Le comédien lui rendît son sourire, lança son bras d'un mouvement gracieux afin que Drakvein prenne place sur le devant de la scène, ce qu'il fît. Le comédien l'annonça:

Damoiselles, Damoiseaux, le sire et concurent Drakvein va vous réciter sa prose!

Voyant la réaction du public, Drakvein failli rire tant ils n'en avaient cure qu'un faux bourgeois vienne leur réciter quelque poésie! Mais il ne perdît pas courage pour autant et commenca:

En des temps reculés, pour beaucoup oubliés,
Durant lesquels Sàr encor n'existait,
Khorel par la guerre déchirée, mutilée,
A l'exil, partie de la populasse dû se résigner.

Harrassant et long fût le périple,
Les éléments démontés étaient terribles,
Bienveillance, dû à ses qualités multiples,
Les sortît de l'épreuve dont ils furent cible.

Mais, plus cléments furent les Dieux,
Car la terre s'esquissait enfin sous leurs yeux,
Par la beauté ébahis, ils visitèrent les lieux,
Mais les colons qu'ils devînrent n'étaient pas chez eux!

De primitifs êtres sonnèrent la charge,
Tandis qu'ils débarquaient à peine du large,
La paix fût négociée, les indigènes vécurent en marge,
De cette société fondée par des êtres fuyant la rage.

Comme vous le devinez déjà,
Nous sommes les fils de ces gens là,
Peu importe votre croyance ici bas;
Vous êtes le peuple d'Edénia...

Laissant le dernier mot en suspens, tout en tirant sa révérence au public, le nez vers le sol pour ne pas voir la réaction de l'attroupement, Drakvein respirait enfin après un trac qui lui avait tant tordu les boyaux qu'il avait faillit ne pas terminer sa prestation!

Il est vrai que la plupart de la gente Sârienne était plus ou moins aisée dans ce quartier... En passant devant la prison tout au Nord de la ville, je n'avais pu m'empêcher de voir la propreté des routes principales et soudain dans les rues annexes, la crasse et la décadence prendre place dans le dédale de la Musardière.

Une fois la pont traversé, le décor changeait un peu, les gens devenaient petit à petit moins sales, même si la plupart des enfants de ce quartier ne faisaient en fait que des expéditions de l'autre côté de la rivière pour chercher quelques piécettes auprès des riches Edéniens...

Et voilà, en face de l'Esplanade, l'Académie, cette grande bâtisse Khorélienne, il adorait ce genre d'endroit... N'y ayant pas accès, il rêvait de pouvoir ouvrir un des anciens ouvrages de ces bibliothèques anciennes.

Alors qu'il rêvait à moitié, il fut bousculé par un enfant qui s'empressa de partir en courant vers le pont avec ses jeunes amis, une bourse à la main ; tâtant sa hanche il sourit en pensant au déplaisir que de se faire voler son or dans cette ville si grande et si mystérieuse... Ce ne sera pas son or aujourd'hui néanmoins. C'est alors qu'il regarda sur la place et fut impressionné par le poème du noble.

Que d'histoire, de passion, j'aime ça...

Cela fait longtemps que je n'ai pas conté de poèmes en Edénia, peut être que Téliam lui donnerait les mots cette fois-ci.

Il dût faire le tour pour accéder au registre, puis apposa son nom...

Lorsque ce fut son tour, il regarda la foule avec entrain, et se lança dans une misère de poème dédié à sa vie de marin.

C'est en ce jour que nous regardons l'Océan,
Empli de cette nostalgie douloureuse,
Epris par cette tristesse malheureuse,
Aimé pour sa beauté et sa vie de Géant,

Ses vils rivages que l'écume éreinte,
Ecoutez jaser le cri éploré de ses vents,
Embrassés par le vieux bois blanchi, et branlant,
Taciturne je reste, face à la plainte.

Craquements austères, le chêne s'éventre,
Affligé, dépité, Odéthis se vante,
Tristement funèbre, les corps encor flottants,
Gonflés, malmenés, serait il malveillant ?

Saluant la foule silencieuse, il semblait qu'il ait coupé l'envie de rire à bon nombre de gueux édentés... Il était marin dans les Hanses depuis bien trop longtemps pour en avoir cure.

Après la superbe prestation de son amis Drakvein et de celle non moin impressionante de sir Kelorh'Hestre , Lucinius monta a son tour sur l'estrade , pour faire l'éloge de son père qu'il avait tant apprécié:

Mon père , ce héros au sourire si doux ,
Suivi d’ un seul garde qu’il aimait entre tous
Pour sa grande bravoure et pour sa haute taille
Parcourait a cheval, le soir d’une bataille
Le champ couvert de mort sur qui tombait la nuit
Il lui sembla dans l’ombre entendre un faible bruit
C’était un adversaire de l’armée en déroute
Qui se traînait sanglant sur le bord de la route ,
Râlant , blessé , livide, et mort plus qu’a moitié,
Et qui disait : A boire , à boire par pitié !
Mon père ému , tendit à son garde fidèle
Une gourde d’eau qui pendait a sa selle
Et dit : Tiens , donne à boire a se pauvre blessé.
Tout à coup , au moment où le garde baissé
Se penchait vers lui , l’homme , une espèce d’indigène,
Saisit un pistolet qu’il étreignait avec peine ,
Et vise au front mon père en criant : Ayaaaa !
Le coup passa si près que le chapeau tomba
Et que le cheval fit un écart en arrière.
Donne lui tout de même a boire dit mon père.

Lucinius sortit de la scène et regagna la foule avec empressement .

Chevalier Nombre de messages : 53 Date d'inscription : 14/12/2006

Un vieil homme regardait les chevaliers et les gueux défiler sur l'estrade ! Il fut amuser du bousculement que ces gens du peuple provoquait tant ils voulaient tous participé. Il fut quelque peu outré que certains chevaliers se permettaient de passer devant tout le monde ! Prenant la décision de participé il se mit dans la file attendant patiemment son tour !

Une fois son tour venu il déclara qu'il ne voulait point dévoiler son nom ! L'organisateur ne vit pas d'objection a cela ! Le vieillard monta sur la scène ! Il demanda une chaise pour qu'il puisse s'asseoir ! Vêtu d'une toge blanche personne ne pouvait distinguer le haut de son visage ! Seul sa bouche apparaissait à tous ! Lorsque celle ci s'ouvrit un silence religieux s'installa :

L'hirondelle blanche se posant sur un majestueux arbre !
Chanta d'une voix claire, et d'une exceptionnelle pureté !
Des notes extrêmement triste, quelque peu macabre !
Relatant l'histoire d'un homme d'une tragique destinée !

Cette homme disparu depuis déjà plusieurs années !
Marqua profondément nos pensées et nos âmes !
Mais depuis lors, ce souffle parcourant notre faculté !
C’est dissipés depuis, a mon plus grand dam !

C’est homme, comme sûrement vous vous en doutez !
N’est autre que notre Saint Bienveillant !
Qui malheureusement est trop oublié !
Vous, qui n’est que ses humble descendant !

Le vieillard s’arreta brusquement ! Il se leva et partit de la scène ! Visiblement il avait finit…

Dans la cohue causée par l'attroupement qui se pressait sur le devant de la scène afin d'entendre ce qui se disait sur les planches, Drakvein se faufilait sans hâte à travers les badeaux pour ne pas les brusquer, ainsi que de rejoindre son viel ami Lucinius, qu'il n'avait pas vu depuis bien des semaines.
Le retrouver pour une si légère occasion l'amusait beaucoup, car ils étaient plus généralement habitués à se retrouver sous la pression d'un champ de bataille, il était insolite à ses yeux de voir son ami réciter ainsi des vers, qui plus est en contant les aventures familliales, mais il savait Lucinius très cultivé et ouvert d'esprit, ce qui atténuait la surprise.
Il le salua chaleureusement d'une poignée de main ferme tandis que son autre main tombait lourdement sur l'épaule de Lucinius en guise de tape amicale, Drakvein avait parfois du mal a doser ses gestes...

Lucinius quel plaisir de vous croiser sur l'esplanade en un jour si agréable! Cette année Keithan tient toute ses promesses d'un mois froid et sec comme je les aime, le soleil nous à sûrement aidés à trouver l'inspiration divine!

Son rire grave et profond résonnait dans sa poitrine, il riait de bon coeur, mais la discrétion n'était pas au rendez vous! Fî! Il était de si bonne humeur que quelques regards ébéthés ne le dérangeait pas! Il reprit

Permettez moi de vous féliciter mon cher, j'ai beaucoup apprécié votre prestation, je n'en attendais d'ailleurs pas moins de votre part! Néanmoins, j'avoue avoir été surpris de votre prestance sur le bois de ces planches, je vous savait fin pourfendeur au combat, mais je ne vous connaissait pas ce talent!
Avez vous déjà pratiqué vos dons d'orateur auparavant sans m'en avoir fait part?
Cependant j'admet bien volontiers que cet imposant marin m'à fait fort bonne impression, il à le verbe précis et bien agencé malgré une pointe de mélancolie, qui je l'imagine est dûe à la solitude des longs voyages sur l'océan, c'est là l'une des majeures difficultés de ce métier, croyez moi!
Quand à ce vieil homme, je n'ai pas tellement entendu ce qu'il disait, il à sûrement trop de barbe pour que l'on comprenne aisément ce qu'il dit, mais il m'à semblé que la chute de son récit portait d'étranges similitudes avec la fin du mien, mais comme je l'ai dit, j'ai peut etre mal entendu...

Le comédien fut surpris de la prestance des nobliaux. Habitué aux rimes, il dut admettre intérieurement la qualité de celles qu'il venait d'entendre. La foule domptée attendait le poète suivant, l'amant des Muses au parlé d'or qui saurait faire vibrer leur âme à l'unisson une fois de plus.
Le comédien s'avança sur les planches et déclama rapidement :

_ "Peuples ! écoutez le poète !
Écoutez le rêveur sacré !
Dans votre nuit, sans lui complète,
Lui seul a le front éclairé.
Des temps futurs perçant les ombres,
Lui seul distingue en leurs flancs sombres
Le germe qui n'est pas éclos."

La foule rugit alors de plaisir, sans attendre celui-ci enchaîna :

_ Toutefois, le Seigneur Lucinus n'a pas satisfait au pré-requis : un thème était imposé. Tous l'ont respecté jusqu'à présent, j'enjoinds donc le Seigneur à venir une fois de plus déclamer sur les thèmes choisis.
Un autre amateur ? Sinon nous passerons aux délibérations ...

Kern Vance se recula pour admirer le spectacle que d'autres participants offraient... Les bouches s'étaient affinées avec le temps, Sâr gagnait en hommes et femmes de talents.

Il permit à d'autres de voir et mit la longue capuche qu'il aimait tant à mettre. Il était intéressé par les histoires de ces gens et notamment des nobles gens tel que le vieil homme sage sur la chaise...

Chevalier Nombre de messages : 53 Date d'inscription : 14/12/2006

Le vieil homme était allé s'asseoir non loin de la ou l'on pouvait écouter toute les discutions ! Il aimait cet endroit, être au contact du peuple, en communion avec ce peuple, qu'il avait autrefois tant maltraité ! Sa vie n'était plus celle d'avant maintenant, du moins pas encore...

Il regarda le marin ! Son regard fut imperceptible mais il fut complet et rapide ! Il avait vu en lui de la force, la force de vivre comme on n’en trouve plus beaucoup en ces terres ! Il attendit qu'un autre seigneur daigne monter sur les planches pour écouter ces poésies qui avaient le pouvoir de vous voler à ces terres malsaines !

Gueux et mendigots égrainaient gutturalement grappes d’églogue …

Camille s’approcha alors du géronte et d’un homme qui portait les couleurs de Khelor Estre.

_ Bien le bonjour messieurs, belle après-midi pour écouter de la poésie n’est-ce pas ?

S’adressant au vieillard plus particulièrement :

_ Je crois que nous n’avons pas eu l’honneur d’être présentés. C’est un tort auquel il faut remédier : l’ignorance tue. Camille de Valefor, pour vous servir …

Camille fit une révérence de circonstance, puis reprit :

_ J’ai pu apprécier vos rimes mon cher. Un peu tristounet mais distrayant. Sachez toutefois que certains n’ont pas oublié Bienveillance et sa bonté. Moi-même je me flatte d’être fidèle au culte et espère que notre nombre va croissant.

Camille attendit la réaction de l’homme.

Vance hocha la tête au nom de la personne devant lui... Oui elle avait rendu visite à Kelorh' en effet...

Il fit un signe de tête courtois et ne put réprimer un sourire sur le nom de Bienveillance.

Camille De Valefor de la Rose Noire, si je ne m'abuse,

Votre nom n'est pas inconnu à Sâr et en Edénia, je suis honnoré de faire votre connaissance.

Je me nomme Vance, Kern Vance.

La poésie est un art qui se perd et bien des générations l'ont assimilé à une méthode d'humour, de vanneries et morales pour le peuple et les nobliaux peu appréciés.
Je ne souhaitais pas faire poindre une marque de tristesse dans les esprits des Sâriens, mais tout simplement remémorer les dangers de notre monde façonné par les dieux Khoréliens... Bienveillance se doit d'y avoir participé aussi...

Il salua le vieil homme qui avait été assimilé à la conversation puis revint sur... Kern fut confus intérieurement... Femme ou Homme, il était assez peu flatteur de se tromper, cette personne n'affichait point de distinction nette, il la toisa de haut en bas sans impolitesse aucune.

Nous ne vous avons point entendu sur l'estrade, êtes vous de ceux qui ne jure que par la prose ?

Le sourire enjoint à la question dénotait un sens de l'humour contrastant avec son propre poème.

Chevalier Nombre de messages : 53 Date d'inscription : 14/12/2006

Le vieil homme s'était levé pour saluer ces interlocuteurs ! Humblement il écouta les deux jeunes parler ! Il pris le compliment de Camille avec politesse. Lorsqu'il entendit prononcer le nom de la Rose Noire il tiqua imperceptiblement ! Il s'inclina une nouvelle fois pour prendre la parole ! Ce fut avec une voix calme et posé qu'il parla :

Je ne puis dire exactement si Bienveillant ait disparu totalement ! La preuve que nom ! Vous même affirmer que Bienveillant règne encore dans votre coeur ! De plus il reste notre cher patriarche et quelques membres de l'ordre ; quelques membres... Lorsqu'il répéta ces paroles ce fut avec une voix pleine de tristesse. Mais je me vois impolie de vous parler de l'ordre devant vous ! Veuillez m'en excuser !

Marquant une pose !

J'aimerai décliner si seulement j'en valais la peine ! Vous savez je ne suis point un chevalier ! Juste un de ces mécréant qui veux seulement vivre !

Comme pour expliquer les vers de son poème !

Hélas les évènements plus ou moins récents mon poussé à venir en ce lieux débiter mes radotages !

Le vieil homme esquissa un sourire au deux jeunes !

Se tournant vers l'homme de la mer :

_ Grâce vous soit rendue Kern Vance, c'est un honneur pour moi de rencontrer un marin de Kelorh'Estre.

Revenant au sujet de conversation :

_ Il est vrai que les dieux parfois peuvent être bien cruels malgré leurs noms Céleste et nous, pauvres hères, ne pouvont nous résoudre qu'à supporter leurs caprices. Heureusement il en existe de plus clément.

Répondant à la question de Vance :

_ Effectivement, les planches ne m'attirent guère. J'ajouterai que je suis à l'origine de ce concours et me devant de juger avec impartialité je ne puis y prendre part. Pour répondre à votre demande dan Vance j'aime l'art sous toute ses formes : prosodie ou versification pour la poésie. Et aujourd'hui nous avons pu avoir de belles démonstrations.

A présent se tournant vers le géronte. Insulte ou oublie ? celui-ci ne s'était pas présenté :

_ Vieil homme permettez-moi de ne pas croire à vos allégations sur votre soi-disante impiété. "Un mécréant" dites-vous ? Vous n'êtes pas athée, vous êtes peut-être désabusé mais vous louez encore Bienveillance et croyez de tout coeur en son existence. Effectivement je crois que Bienveillance existe toujours en nos coeurs bien que tapi, cotoyant la crasse et la puanteur de l'âme humaine. Nous avons tous besoin de cette lumière pour nous guider, qu'elle soit appellée Bienveillance ou autrement ...

Ces paroles avaient été dites avec passion. Camille poursuivit :

_ Toutefois je ne pense pas que le patriarche ou l'Ordre soient les défenseurs adaptés pour la croyance. Parler de l'Ordre ne me dérange guère veil homme, la réciproque ne serait pas vrai. Sachez cependant que je n'accorde aucune légitimité à ce mouvement rigide. Je vous le demande, de quel droit pourrait-on m'imposer une conduite envers Bienveillance. Ma relation avec lui est intime, un lien indéfectible encré dans les tréfonds de mon âme vibrant au rythme de ma ferveur. Comprenez moi ce n'est pas un dogme strict qui conditionnera ou altérera ma foi.
Je me demande par ailleurs si ces institutions sont toujours en accord avec elles-mêmes. Vous voyez ce que je veux dire :

"Je drape ma vile scélératesse sous quelque vieux haillons volés à Bienveillance et passe pour saint à l'heure où je fais le diable".

Camille se retourna vers Vance :

_ Belle prose, non ?

Vance hocha à nouveau la tête sans sourire cette fois-ci, il ne souhaitait aucunement voir le vieil homme répliquer, mais il se dût de rester par politesse. Il ajouta avec d'un ton détaché...

Bienveillance berce ses fidèles à l'heure où eux mêmes le souhaitent, je n'ai que peu d'espoir d'être cajolé, et pourtant je me tourne vers d'autres regards divins.

Il écouta d'une oreille distraite un palefrenier fredonner quelques louanges à sa future fortune... Il était certains de gagner après le poème qu'il avait sorti sur les yeux de crapauds et caveaux hideux.

Chevalier Nombre de messages : 53 Date d'inscription : 14/12/2006

Le vieillard sourit à la remarque de Camille !

Je puis comprendre votre opinion !

Déclinant toujours son nom il sourit au deux compère ! Il ne voulait s'étendre sur sa vie ni ses origines et son nom pouvait par quelques oreilles indiscrètes refléter son passé !

Manifestement le vieillard ne voulait pas parler plus. Cela surpris Camille : n'importe qui entendant ses paroles aurait réagis. Certain pourrait prendre ça comme de la sagesse ; Camille n'y voyait que de l'ignorance. Haussant les épaules et enchainant :

_ Ainsi vous ne voulez pas me dire votre nom. Savez-vous que vous m'insultez ? Si vous n'êtes ni Chevalier ni Noble cela pourrait vous coûter cher. Je pourrai vous forcer à avouer votre patronyme ... et cela légalement. Si nous ne sommes pas issus du même rang sachez alors que nous n'avons pas les mêmes droits ni les mêmes devoirs.

Les yeux des deux personnes se croisèrent. Froideur et dureté.

_ Je pense que vous ne voudriez pas faire esclandre ; un procès pourrait être long et soyez assuré qu'à la fin de celui-ci tout le peuple de Sâr, à défaut de connaître votre sobriquet, vous aura porté à la postérité. Bel oximore : un célèbre inconnu.

Se tournant vers Vance :

_ Dan Vance vous êtes témoin de l'infamie qui m'est faite. Ma politesse n'a pas eu à rougir et n'ai pas prononcé un mot plus haut que l'autre. En retour je n'ai eu le droit qu'à des réponses évasives et insultantes. Et j'apprends en plus que cela vient de la part d'un gueux.

S'adressant maintenant au vieil homme :

_ Monsieur eut égard à votre grand âge je ne ferai rien. Et notez bien que c'est la deuxième fois que je vous rends la politesse. A défaut de ne pas connaître votre nom je n'oublierai ni votre visage ni votre conduite outrageante. Toutefois, et dan Kern Vance pourra en rendre compte, la prochaine fois que nous nous reverrons je ne vous laisserez pas filer de la sorte et ne prendrai pas sur moi vos manques à l'étiquette. Prenez-garde.

Continuant de plus belle :

_ Quand vous dites que vous me comprenez, je veux bien vous croire, mais cela ne m'éclaire pas plus sur votre pensée. On peut comprendre et désapouver, un bout de phrase peut construit ne trouve que peu de crédit au près de ma personne.

Chevalier Nombre de messages : 53 Date d'inscription : 14/12/2006

L'homme souri de plus belle ! Il avait vu juste : touché au plus profond de l'adversaire ! L'impolitesse était le meilleur moyen pour rendre quelqu'un énervé ! S'inclinant de nouveau comme il avait déjà fait à plusieurs reprise il parla d'une voix sereine et calme !

Vous avez sûrement du mal me comprendre ! Ais je dis que je n'appartenais point à votre rang, ce mot vu craché comme si le vieillard le rejetait de toute ses force. Reprenant d'une voix tout aussi calme : Non je ne pense effectivement pas que je vous ais dit clairement cela ! Certes en vous disant que je n’étais point chevalier et que j'étais comme ces mécréants vous en avez conclu que je vous étais inférieur !

Et puis qu'est qu'être inférieur ? Avoir eu la mal chance de naître dans une famille pauvre ? Etre trop stupide pour être aimé du gouverneur ? Marquant une pause : mais là n'est pas la question !

Je vous ais dit que j'étais comme eux ! Et effectivement je suis comme eux d'un point de vu du mode de vie ! Je ne suis point chevalier ! Mais savez vous seulement quel rang ais je ?

Le vieillard sourit à la charmante demoiselle !

Mais soit, je vous présente mes excuses, et le chevalier Vance en sera témoin !

Maintenant je puis vous dire que j'appartiens au passé et que mon semblant d'âme qu'il me reste erre dans les rues de Sar ! Mon nom ? Je puis m'appeler comme bon vous semble ! Un nom reste juste une étiquette sur le visage d'un homme !

Il ne souriait plus et regarda dans les yeux Camille !

_ Encore un de ces pseudos-sages ; encore des paroles abscons cherchant à masquer une ignorance crasse et paraître censé. Paroles brumeuse n'ont jamais été synonymes de paroles limpide vieillard. Preuve est faite qu'il ne suffit pas d'être vieux pour être sage.

Reprenant son souffle :

_ Je ne vous ai pas mal compris géronte, vous n'avez effectivement pas exprimé clairement votre pensée. Par contre vous n'avez pas compris la mienne : gueux et noble n'ont pas les mêmes charges. Contestez-vous ce fait ? C'est de l'ordre de l'observation, je n'ai nullement porté de jugement sur votre personne. Ne mettez pas de mots dans ma bouche ; qui plus est je refuse qu'un pseudo-scholisate vienne me dispenser ses cours de philosophie vaseux. Gardez vos leçons pour les naifs.

Camille n'avait pas vingt ans et toisait le vieillard de sa jeunesse insolente :

_ Je n'accepterai vos excuses que lorsque le son de votre nom véritable franchira le seuil de votre bouche.
Au passage vous avez cru bon de mentionner que vous apparteniez au passé : au vu de votre état de sénilité avancé même l'idiot du village l'aurait déduit. Cessez de prendre vos semblables pour des simplets Seigneur Temps, pour ma part j'ai des yeux pour voir et regarder.

Chevalier Nombre de messages : 53 Date d'inscription : 14/12/2006

Le vieillard fut exaspéré par tant d'ineptie ! Tant de fausse parole dans la bouche d'une seule parole était invraisemblable mais dans un lapse de temps si cour relèvent de l'exploit ! Le vieillard était quelque peu las de cette discussion :

Vous semblez maîtriser votre langue mais apparemment pas votre intelligence ! Vous ne semblez pas percevoir la vérité !

Il marqua un temps de pause.

Brumeuse dites vous ? Mais mes paroles sont aussi claires que de l'eau pure ! Ne généraliser point lorsque c'est vos yeux qui voilent la vérité ! Je puis encore vous répéter mais il me semble que vous n'arrivez point à intégrer ces paroles : un nom n'est rien !

Mais comme il me plait en un si beau jour, je puis accéder à votre requête ! Je me nomme Govannan ! Govannan Lirnof pour vous servir !

Le vieil homme regarda Camille droit dans les yeux ! Rien n'avait laissé paraître le mensonge ! Il s'inclina une dernière fois devant elle !

Camille sourit : à présent c'était au vieillard de perdre sa patience.

_ Laissez-moi vous retourner le compliment : à l'instar de votre intelligence vous ne semblez guère user de votre langue. Sachez que pour ma part je sais parfaitement utiliser le mienne : nombreux pourront en témoigner.
Toutefois vous aurez raison sur un point, nous ne percevons pas la vérité de la même manière. Il faudra que l'un de nous deux soit un sage ou un fou. J'arguerai pour ma défense votre grand-âge et votre état de décripitude flagrant. La sénélité est vraiment une maladie ; il est triste de ne même pas se rappeler de son nom -la phrase avait été dite avec une pointe d'ironie : manifestement Camille ne croyait absolument pas au nom lâché par le vieillard. Loué soit Bienveillance d'avoir insufler en vous la volonté de me donner votre auguste nom Sire Lirnof. Croyez bien que je m'en souviendrai et vous suis grès de ne pas avoir eu l'indélicatesse de me faire l'afront de ne point le divulguer.

Au loin le concours de poésie continuait. L'ami de Hestre ne parlait plus manifestement géné par la querelle.

_ Au risque de vous déplaire une fois de plus je ne goûte absolument pas votre avis. Dès lors il est inutile de me marteler que les noms ne sont rien ; surtout lorsque vous n'apportez aucun argument pour abonder en votre sens. Sans arguments vos tentatives de convaincre ne restent que les paroles d'un vieil homme optu s'efforçant tant bien que mal d'imposer ses idées vaseuses. Vous vous pensez sage mais il n'en est rien et cette croyance sincère est catastrophique pour le prochain auquel vous dispensez votre "savoir" tout en le méprisant.

La conversation était devenue lourde pesante malgrè les tentatives du vieil homme pour détendre l'atmosphère.

_ Quoiqu'il en soit j'ai votre nom et nous terminerons cette discussion là. Votre conduite diplomatique est désastreuse : un parfait inconnu vient se présenter à vous courtoisement et vous arrivez à en faire un ennemi. Priez pour ne jamais devenir diplomate ou le sang coulera plus que de raison.

Camille ne partit pas et attendit la réponse de Lirnof.

Vance était gêné, il ne voulait point s'imiscer dans la conversation tant elle était tendue et d'ailleurs assez peu utile en ce qui le concernait. Hestre devra être mis au courant de la relation désastreuse de cet homme, si celui-ci était important avec la Rose Noire... Une information peu utile pour l'instant, mais toutefois qui pourrait s'avérer prendre de l'ampleur s'il découvrait ce qu'avait autrefois fait Linorf dans sa vie.

Il resta stoïque et écouta la conversation de côté pour ne point paraître se mettre au centre de la "dispute".

Chevalier Nombre de messages : 53 Date d'inscription : 14/12/2006

Reprenant son calme, il lui retourna son sourire :

Qui vous a dit que je me pensais sage ? Il me semble que vous extrapoler mes paroles ce qui est d'autant plus grave que ma soi disant sénilité ! Il me semble que vous avez un problème avec les vieilles personnes ; est ce un problème d'infériorité ou autre ? Cela m'importe peu ! Ne juger point l'état de folie dans lequel je me trouve ; seul Bienveillant en as le pouvoir et a moins que mon état de sénilité aigu me joue des tours vous n'avez ni la carrure ni l'esprit pour incarner cet être !

Pourquoi vous acharnez vous sur un pauvre homme comme moi ? Il imita à la perfection les quelque bougre qui montait sur scène et qui feignait la tristesse. Ais je tant mérité votre courroux ?

Reprenant tout son sérieux.

Pourquoi j'insiste tant sur le faite qu'un nom n'ait que peu de valeur ? Pour la même raison que vous avez des doutes sur le faite que j'ai du mal a me souvenir de mon identité ! Qui peut me prouver en cet instant même que vous n'êtes point Camille, membre de la Rose Noire ? C'est bien pour cela que je ne m'attarde point sur les noms mais plus sur les visages ! Mais votre raison n'as pas du comprendre ceci et c'est pourquoi je me dois obliger avec beaucoup de tristesse vous expliquer ceci !

Reprenant le sourire il déclara d'une voix plus que sérieuse et sincère :

Si vous le voulez bien je vous ferait parvenir une lettre dans la quel je vous ferait parvenir une invitation pour terminer cette discussion !

S'adressant cette fois ci aux deux chevaliers:

Je ne veux vous déranger plus que cela !

Se retournant une dernière fois vers Camille.

Pensez ce que vous voulez de mes paroles vaseuses je n'ai que faire de votre éducation !

Il s'inclina une nouvelle fois devant les deux seigneurs ! Son invitation était plus que sérieuse ; il avait un pressentiment envers la personne de Camille, il devait en avoir le coeur nette !

Prenant congé de Lucinius qui était de bien maigre discution aujourd'hui, peut être quelques soucis extérieurs allez savoir,Drakvein vît le vieil homme ainsi que le marin qui récitèrent tantôt leur poésie en train de converser avec une personne qui lui était inconnue. D'un signe discrèt, il ordonna à Duroc de rester écarté mais de garder un oeil sur la suite des évènements, car autant il fût impréssionné par les vers du marin, autant il était outré que personne n'aît remarqué le quasi plagiat du vieil homme quand à son propre poème!

Se dirigeant d'un pas sûr vers le groupe, il remarquait que l'ambiance semblait quelque peu tendue, mais cela importait peu à ses yeux car de toute façon ce qu'il allait dire à ce vieux ne serait pas des plus agréable!

Arrivant devant eux, il s'inclina poliment et pris la parole

"Messires je me permets de me présenter à vous, concitoyens et concurents pour deux d'entre vous, ainsi quà vous chère Damoiselle dont je n'ai jamais eu l'honneur de croiser la route jusqu'ici: mon nom est Drakvein de KIORA!
J'espère ne pas vous déranger, je viens à vous pour débattre des chances de chacun quand à ce concours, mais aussi receuillir critiques et conseils sur ma propre pratique, car le but ultime n'est pas de gagner, mais de sortir plus cultivé qu'on ne l'était en arrivant n'est ce pas votre avis?
Drakvein observait ses interlocuteurs qui semblaient un peu désarçonnés par son flot de parole, lui même se disait qu'il avait peut etre été un peu trop théatral!

» Poesie, reglement
» [Vicomté d'Uruk, 3 Keithan 74] : visite impromptue
» [Jour de la Découverte 70] Concours de poésie publique