(Salon du Quartier Marchand) Invitation discrète

Le quartier marchand est comme toujours, un lieu où il fait bon vivre. Les marchands ventes les mérites de leurs produit, chacuns cherchants à couvrir les offres de leurs voisins. Les gueux, faisant leurs courses, ne percevant pas les petit sourirs des marchand, quand il pense avoir fait une bonne affaire.

Enyalios marchait en direction du salon, suite a l'invitation de Chevalier d'Emerande. A ses cotés se trouvait un jeune homme, qui semblait avoir son âge. Il était brun, les cheveux cours et en batailles. Ses grand yeux marrons semblait remplit d'inquietude. Les deux personnes semblait en pleine conversation :

-Tu devrais être plus prudente, qui te dit que ce n'est ...
-Nicholas n'est pas stupide, loin de là; s'il me voulait du mal, ce n'est pas dans un salon qu'il m'aurait invitée. Tu voix le mal partout, même quand il n'y a rien a voir.
-Peut être mais pourquoi dans le salon de ce quartier ?
-Parce que les chances de croiser Angelo et ses Rejetons son plus faible ici qu'ailleur. Tranquilise toi donc un peu. Je suis capable de me défendre, et tu est venue avec moi, les risque sont quasiment nul.
-J'espere que tu dit vrai ...

Moi aussi...

-Quoiqu'il en soit, Panoptès, tu te tiendra a l'écart, surveille de loin si tu veux, espionne comme a ton habitude, mais tant qu'il n'y a pas de danger, reste en retrait.

Le jeune homme soupira et aquieca d'un hochement de tête.

Les deux Condottières entrèrent dans le salon. Enyalios s'adressa a une domestique, et lui remit sa cape. Mettant ainsi en évidance son épée, afin de calmer les hardeur des soulard en rut. Non pas que sa tenue soit provoquante (au contraire, elle était habillé comme un homme, fidéle a ses habitudes), mais plus pour éviter que son rendez vous ne soit pas interromput. Elle en profita pour demander ou se trouvait le Chevalier d'Emerande. Cette dernière lui indiqua une alcôve derrière une tenture. Enyalios se dirigea vers celui qui semblait la garder pendant que Panoptès prenait place a une table non loin de là.

D’ordinaire, le Chevalier d’Emerande n’appréciait guère converser de politique avec les femmes. Qu’elles soient nobles ou issues du bas peuple, leur place était à ses yeux plus appropriée non loin des cuisine ou dans le lit du mari, plutôt qu’à une table de négociation. Pour le jeune Régent, les femmes étaient trop sentimentales et trop peu raisonnables pour mener convenablement les affaires de la noblesse. Même de haut rang, leur rôle était mineur. Mais le Chevalier établissait tout de même une échelle de considération. S’il haïssait au plus haut point les petites mijaurées incapables de rester dans le domicile conjugal à la nuit tombée, il savait reconnaître le talent et la compétence de ces femmes froides et détachées, dont on eut dit qu’elles auraient pu naître hommes.

Bien que la Condottiéri n’avait pas l’apparence ni les manières d’un homme, il est incontestable que sa fonction et son rôle à la tête des Condottière n’étaient pas dénués d’une légère masculinité. D’ailleurs, la tenue de la seigneuresse Enyalos semblait confirmer cette observation, tant la Dame qui s’approchait du Chevalier d’Emerande était vêtue à la « garçonne ». Lorsqu’elle fut tout à fait devant lui et se présenta, le Haut Régent se leva et l’invita à s’asseoir.

« Bien le bonjour, ma Dame. Je vous attendais avec impatience. Votre réponse brève et rapide m’a démontré à quel point vous devez être l’une de ces personnes plus préoccupée par ses affaires que par d’inutiles formules de politesses. Néanmoins, je me dois de vous présenter mon intendant personnel, le sieur Jestin. Il ne déjeunera pas avec nous, mais il assistera à la conversation. »

Et les domestiques du seigneur d’Emerande s’empressèrent d’apporter les premiers apéritifs ainsi que les entrées, disposant les plats avec délicatesse sur la nappe brodée, installant verres et couverts suivant un protocole strictement établit. Puis les domestiques se retirèrent sous l’œil vigilant du Chevalier qui, saisissant une petite bouteille d’alcool, se proposa de servir son invitée.

« Ce vin est produit dans la région d’Isabella, mon fief natal. Son goût est légèrement plus corsé que celui d’ici, mais je ne doute pas que vous apprécierez. Je vous en sers un peu ? »

Enyalios salua le Chevalier d'Emerande. Elle prit la place que Nicholas lui designa, et salua l'intendant d'un signe de tête. Enyalios ne pouvait s'empecher d'admirer la tenue de son hote : sur n'importe qui d'autre, un tel acoutrement aurait paru ridicule, mais d'Emerande savait le porter avec un tel panache, qu'au final, il ne restait qu'une impression de noblesse, que ce seigneur savait imposer de manière si raffiné.

Desolée si ma réponse vous a parue un peu froide, mais je n'ai pas pour habitude de laisser trainer mes affaires, ce que les gens apprecie, en général.

Les mets servis dégageaient un parfum delicieux, et Enyalios se félicitait de n'avoir prit qu'une légere collation au précedant repas. En voyant le Chevalier saisir une bouteille, elle couvrit son verre de sa main, Et afficha un grand sourire.

Je serai ravie de gouter ce vin, quand nos conversation les plus importantes auront été traitées. Je ne voudrait pas que le vin ne fausse mon jugement.

Aussi étrange que cela parraissent, et avec une certaines grace, Enyalios saisit ses couverts, et commenca à manger son entrée, a la manière d'une jeune fille bien élevée. Après avoir finie sa bouché, elle afficha un air ravie.

C'est vraiment succulent Sir d'Emerande, je ne regrette pas d'avoir jeûner un peu avant de venir. Je suis toute ouïe, il me semble que vous vouliez vous entretenir avec moi de chose importante.

En attandant la réponse de son hote, elle continua à déguster son entrée.

Les entrées étaient composées de plats divers et variées : salade de légumes à l'huile, poisson cru, et viande séchée au thym. Le Chevalier d'Emerande se servit quelques légumes, et entama le déjeuner. Les compliments de la Condottièri étaient appréciables, mais certainement formels. Néanmoins, la cuisine était réellement délicieuse, et le Haut Régent décida de s'en féliciter en avalant une petite gorgé de vin.

" Bien, laissa-t-il tomber, alors qu'il finissait de mastiquer les derniers morceau de salade. Je vais commencer mon petit monologue. Je vous demanderai simplement de ne pas m'interrompre, car j'essaierai d'être aussi bref et précis que possible.

Tout d'abord, vous n'êtes pas sans savoir que la Compagnie officie à la frontière de la Colonie, et que ses actions sont parfois à la limite - je dis bien à la limite - du cadre géographique fixé par notre bonne administration. Vous n'ignorez pas non plus que, chaque jour, davantage d'Edéniens, les véritables descendants de nos premiers colons, réclament du Gouverneur que les terres indigènes soient ouvertes pour exploration. "

Nicholas d'Emerande veillait à bien peser ses mots. Officiellement, les Condottières n'avaient pas de position sur la colonisation et les réclamations auxquelles il faisait référence. Cependant, il restait envisageable que la Condottièri soit elle-même opposée aux agissements de la Compagnie du Commerce.

" D'autre part, poursuivi le Chevalier d'Emerande, nous savons tous deux ici que le Gouverneur apprécie le travail passé des Condottière. Je veux dire par là qu'il vous en est plus que reconnaissant. On peut résummer la chose en disant que le Gouverneur serait probablement destiné à vous rendre l'un ou l'autre petit service, n'est-ce pas ? Pour notre part, je dois déplorer que la Compagnie ne bénificie guère de grand soutien auprès de Télamon, ce qui m'amène donc au point important de notre discussion. "

La Compagnie tente de promouvoir la cause que je vous ai exposé auprès du Gouverneur, et tout autre interlocuteur disposé à soutenir cette proposition politique se verrait récompensé. Voyez-vous, la Compagnie n’est pas une ingrate, et ses coffres recèlent encore quelques richesses. En outre, l’organisation bénéficie tout de même d’un précieux soutien auprès du peuple, ce qui n’est pas négligeable pour un allié potentiel. Je pense que nous nous sommes compris. "

Le Chevalier d'Emerande s'était finalement montré direct et franc, abandonnant tout tergiversation sur la fin de son monologue. Sans vraiment espérer une réponse favorable de la Condottièri - du moins, pas avant négociation -, il pensait que cela provoquerait une réaction de la jeune interlocutrice.

Enyalios avait écoutée avec beaucoup d'attention le Chevalier Nicholas. Elle connaissait les activités de la Compagnie, et la franchise du Haut-Régent était surprenante. Elle decida donc elle aussi de jouer carte sur table.

Chevalier, je pense avoir une vague idée de vos objectifs. Personnellement, je ne suis pas vraiment partisante de l'esclavage. Les Huantard était là avant nous, et nous sommes un peu des envahisseur pour eux. Je préferent les payer et les integrer dans mes troupes de manière plus civilisé, et réduire ainsi les risque de révolte.

Elle était très serieuse. Puis toujour avec ce même air serieux, elle posa ses coudes sur la table, joignit ses mains, qui dissimulérent une partie de son visage.

Ce n'est que mon avis personnel, et il ne doit pas inflluencer sur les activités des Condottières. Une armée doit combatre, c'est un fait. Si nous ne les menont pas au combat, il finiront tot ou tard par se mutiner, ou a devenir des pirates. De plus certains des condottières ont basé leur économie sur leur emploie. D'un point de vu purement pragmatique, l'extension de la colonie, entrainera, de nouvelle tension avec les huantard, et les petites communautés feront appels a nous, le Gouverneur lui même pourrait nous demander de conquerir de nouveaux territoires.

Elle croisa les bras, et poussa un soupir.

Même si cela ne m'enchante pas personnellement, une reprise de la colonisation signifierait une diversification de nos prestation, et une hausse de nos activité. Notre influence sur le gouverneur pourrait aussi en être renforcé.

Enyalios se détendit et afficha à nouveau un sourire

Je pense que même si nous avons rendu de grand service au Gouverneur, notre pouvoir politique n'est pas encore des plus influent au gouvernement, contrairement a notre force milittaire. Mais je ne voit aucune raison de pas mettre cette faible influence au service du plus offrant. Il s'agit après tout d'une arme comme une autre.

Enyalios, n'etait pas contre le fait d'encourager la colonisation, même si l'idée lui déplaisait quelque peut. Au contraire, tot ou tard elle serait forcée d'encourager cette voix, pour le bien de sa guilde. Les pillards et les pirates se font de plus en plus rare entre les Condottières, et l'armée colonial. Quitte à le faire, autant essayer d'en tirer un peu de profit.

Le Haut Régent avait été déçu d’entendre l’avis de la Condottièri au sujet de l’esclavage et placa cette prise de position idéaliste sur le compte de la féminité. Cette reflexion confortait le fait que, selon lui, les femmes étaient décidément trop passionnées pour mener à bien les affaires importantes. Néanmoins, il devait reconnaître que cette dame était en mesure de dépasser son opinion pour privilégier l’organisation dont elle avait la charge. Cela lui semblait être une attitude responsable. Bien plus, en tout cas que les paroles décevantes du seigneur de Torrebruna, quelques mois plus tôt.

" Contrairement à ce que vous pourriez penser, je ne crois pas que l’esclavage soit une manière digne de traiter les gens. Du moins, en ce qui concerne les édéniens. Parce que les huantars, eux, ne sont pas plus que des animaux belliqueux, animés par une quelconque religion insensée et sanglante. Tout en eux inspire la révolte et l’absence de compassion. Je n’ai personnellement que peu de pitié pour ses gens-là, hormis, bien entendu, les quelques rares execeptions capable de se tourner vers un modèle de société plus civilisée que la leur : la société édénienne.

Mais de toute manière, il n’a jamais été question d’esclavage. Peut-être avez-vous entendu quelques rumueurs à ce sujet mais, pour tout vous dire, la Compagnie privilégie la liberté à la coercition. Trop d’entrave, voyez-vous, gèneraient l’action marchande. En ravanche, il n’est pas exclu que notre organisation planifie à terme un vaste réseau d’échange. Mais je pense que nous avons assez parlé de l’avenir pour pouvoir nous pencher à nouveau sur le présent. "

Le Chevalier d’Emerande se retourna vers le sieur Jasten, et celui-ci saisit deux parchemins enroulés qu’il remit entre les mains du jeune seigneur. Ce dernier les agita ostensiblement devant la Condottièri, avant de reprendre la parole.

" Ces parchemins sont des contrats, similaires à ceux que la plupart des marchands utilisent pour conclure leurs affaires. A la différence de ces derniers, toutefois, ces papiers sont destinés à entériner un éventuel accord politique. Je me suis permis de les faire rédiger, dans la mesure où un tel accord était susceptible de vous intéresser. "

Le Haut Régent remit l’un des parchemin à la jeune Enyalos, puis déroula l’autre pour lui en montrer le contenu. Une écriture stylisée avait remplit le premier tiers du parchemin, tandis que le deuxième tiers était laissé vide, vraisemblablement afin d’accueillir un second texte. Le troisième tiers, enfin, semblait destiné à recevoir le sceau des deux parties présentes.

" Comme vous pouvez le vérifier, ces deux contrats sont identiques. Sur chacun d’eux, il est mentionné que les Condottières s’engagent, au nom de la Condottiièri Enyalos Anairês à soutenir l’action politique de la Compagnie du Commerce en faveur de l’ouverture des territories frontaliers. En dessous, nous avons liberté d’écrire un texte qui, selon votre convenance, engagerait la Compagnie envers les Condottières.

Je vous laisse choisir les modalités. Nous ne sommes pas opposés à une éventuelles contre-partie financière ou patrimoniale, mais il me semblerait plus approprié de choisir quelque chose de plus… ( le Haut Régent sembla hésiter sur le mot ) politique. Bien que les Condottières sont plus enclin à agir sur le plan militaire, vous reconnaîtrez que ce domaine n’est pas à délaisser. "

Le Chevalier d’Emerande se laissa retomber sur le dossier de sa chaise, et afficha un sourire léger, presque imperceptible.

" S’il me fallait dissiper quelques doutes au sujet du respect de ces contrats, sachez que la Compagnie, à l’instar des Condottieres, honore systématiquement ses engagements. Comme vous devez le savoir, sans confiance le commerce est impossible. Vous n’aurez donc pas de crainte à avoir. Dès lors que notre contre-partie sera décidée, rédigée et officialisé par votre sceau, tout cela sera respecté sans la moindre hésitation. "

Apres avoir lu avec attention les contrats et s'être assurée que aucune duperie n'était possible, Enyalios les reposa et repris un air plus serieux.

J'ai bien quelques idées de contre-partie, mais avant de vous les soumettrent, j'aimerais vous posez une question qui m'interesse au plus haut point. Il me semble que vous avez de nombreux accord avec Angelo et ses Rejetons. Ce crétin est obsédé par le Gouverneur et sa pseudo revolte. Vous venez de m'expliquer que vous voulier etiez pour une expansion de la colonie, et je suis d'accord. Je suppose que c'est aussi le cas des Rejetons. Mais que pensez vous donc du gouverneur, Chevalier ?

Cette question avait de quoi surprendre aussi Enyalios decida de pousser plus loins sa pensé

Je veux dire que si Télamon acceptait la reprise de la colonisation, seriez vous disposez a le laisser a sa place, au poste de gouverneur ?

Tout était dit. Le Gouverneur, comme la Compagnie, était deux très bon client, aussi si elle pouvait éviter que les deux ne s'entre-dechirent, en grande partie a cause des Rejetons, alors ces accord pourrait se reveler très juteux sur le long terme.

Tandis que la Condottièri achevait sa phrase, les domestiques du Haut Régent firent irruption dans la petite salle pour apporter les plats de résistance. Viande grillée, poisson frits, épices exotiques et sauces diverses furent ainsi installée sur la table, et le seigneur d’Emerande patienta quelques instant avant de répondre.

" Je ne vous cacherai pas que les Fils d’Edénia sont pour nous des alliés fidèles, finit-il par déclarer pendant que le domestique découpait la viande. Mais nous avons quelques points de désaccord. Par exemple, nous ne partageons guère leur engagement pour l’indépendance d’Edénia. Voilà cinquante ans que nos aïeux ont quitté Khorel, et nulle couronne n’est venue réclamer la soumission de notre bonne colonie. Dès lors, pourquoi se battre ? En réalité, l’indépendance d’Edénia est un fait, et tout Gouverneur que soit notre souverain, il n’est inféodé à aucun monarque. Télamon pourrait être roi, que cela ne changerait rien, hormis dans le cœur et dans la nostalgie de quelques Partisans.

Mais notre affaire n’est pas là. Le Gouverneur règne avec une certaine justice, et il n’est pas de notre intérêt d’ourdir quelque complot que ce soit dans le but de le renverser. Tant que Télamon règne avec sagesse – et n’impose pas de taxes trop élevées sur le commerce – nous n’aurons pas de plainte à émettre. D’ailleurs, si j’en crois les récentes intervention du seigneur de Torrebruna, il n’est envisagé par personne de destituer le Gouverneur. Finalement, la seule chose que demandent les Fils, c’est que Télamon revienne sur les paroles de son prédécesseur et déclare officiellement l’indépendance d’Edénia. Mais comme je vous l’ai dit, ce n’est qu’un point de rhétorique. "

Le domestique se proposa de servir les deux convives. Le Haut-Régent accepta et, lorsque la viande fut dans son assiette, se rapprocha de la seigneuresse Anairês.

" Donc je répondrai à votre question par l’affirmative. Si le Gouverneur s’engageait à permettre la colonisation des terres frontalières, cela prouverait à la Compagnie et, dans une moindre mesure, aux Fils d’Edénia, que le pouvoir colonial se préoccupe du peuple et d’une frange de la noblesse. "

Lorsqu’il eut fini sa phrase, le Chevalier d’Emerande saisit ses couverts et découpa la viande avec une évidente gourmandise.

Les plat mettaient Enyalios en appetit. Tout comme son interlocuteur, elle gouta a la viande, qu'elle trouva délicieuse. Et c'est a contre-coeur, qu'elle reposa ses couverts.

Dans ce cas, que diriez-vous de cet accord ?

Les Condottières s'engage a soutenir vos propositions sur la colonisation. En échange, la Compagnie s'engage a soutenir l'actuel gouverneur.

Angelo est trop assoifé de pouvoir, il veut l'independance, mais qu'en fera-il ? Il est bien trop imbu de lui même pour être a la tête d'un mouvement comme les Fils d'Edénia. Je ne vous demande de stopper toute transaction avec lui, mais de le modérer au maximum. Les Condottières ne font pas l'hunanimité au gouvernement. Aussi, si il arrivait quelque chose a Télamon, notre influence là bas serait compromise.

Que pensez vous de ma proposition ?

En attendant la réponse, elle décida, de reprendre sa dégustation.

Si le Haut-Régent avait tiqué sur la proposition de la Condottièri, il n’en laissa rien paraître et s’efforca de conserver son léger sourire habituel.

" Ma chère, votre proposition est audacieuse, mais je me dois de la rectifier sur quelques petits points. Toute promesse de soutien sans restriction ne pourrait être acceptée sans risquer de placer ultérieurement la Compagnie dans une situation de parjure. Notre soutien au Gouverneur reste et restera une réalité, tant que Telamon lui-même s’efforcera de respecter en retour les actions de la Compagnie. Mais nous ne pouvons nous engager de la sorte ad vitam aeternam et ou sans aucune condition.

Je ne désire pas vous offenser, mais comprenez que la proposition de la Compagnie est également une opportunité pour les Condottières. En retour, nous ne serions plus libres de nos mouvements et de nos décisions. Bien plus grave, nous serions contraints de respecter les décisions du Gouverneur, y compris quand elles desserviraient les intérêts de nos Agent. Pour cette raison, je reformulerai le contrat ainsi : Les Condottières s'engagent a soutenir nos propositions sur la colonisation. En échange, la Compagnie s'engage a soutenir l'actuel gouverneur, tant que celui-ci ne prévoit pas de nuire à ses intérêts. "

Le seigneur d’Emerande conclut sa tirade d’une dernière bouchée de viande.

" Ne vous inquiétez pas pour le seigneur de Torrebruna. Son intérêt n’est pas d’agir contre le Gouverneur mais contre les Partisans. C’est un tout autre conflit que celui-ci, et nous ne désirons pas y être mêlés pour le moment. "

Enyalios éttoufa un petit rire, et prit un verre d'eau pour se calmer.

Il serait bon de le lui rappeler alors. La dernière fois, que je l'ai croisé, il s'amusait a defier le Gouverneur, au siège même du gouvernement. Ce n'est certainement pas ainsi que le gouverneur prendra en compte sa demande.

Je pense que votre seconde proposition est éffectivement beaucoup plus raisonnable, aussi j'aimerais moi aussi en bénéficier. Pour l'instant, la colonisation nous arrange autant l'un que l'autre, mais dans le futur, je ne sais pas si sera toujour le cas. J'aimerais donc rajouté un clause temporel vis-à-vis de notre engagement. Ils est évident, que nous n'allons pas conquerir toutes les terres huantars en un seule fois. J'en deduis donc que votre projet prevoit une zone bien définit, ou bien c'est le gouverneur qui le décidera. Aussi, nous soutiendront votre premier projet. Pour les suivant, si suivant il y a, nous reconsideront l'accords.

Que pensez vous de cette proposition ?

Elle attendait la reponse en finissant son assiète.

Le Chevalier d’Emerande se versa un peu d’alcool avant d’attaquer les desserts.

" Voilà ce que je peux vous proposer :

Au nom de la Condottièri Enyalos Anairës, les Condottières s’engagent, par le présent accord, à appuyer tout initiative politique de la Compagnie du Commerce en faveur de l’expansion territoriale d’Edénia et d’une colonisation des terres indigènes frontalières.

Au nom du Haut Régent Nicholas d’Emerande, la Compagnie du Commerce s’engage, par le présent accord, à soutenir l’action du Gouverneur Télamon, tant que celle-ci ne nuit pas directement ou indirectement à ses intérêts.

Le non-respect de ces clauses par l’une des parties présentes entraîne l’annulation immédiate de cet accord. La mise en place d’une politique d’expansion territoire mentionnée dans la première clause du contrat entraîne la fin immédiate de cet accord. "

Le Haut Régent avala une petite gorgée d’alcool et appela les domestiques afin qu’ils débarrassent la table. Ceux-ci entrèrent et s’exécutèrent. Tandis qu’ils s’affairaient, le jeune noble reprit la parole, légèrement couvert par le bruit des assiettes empilées.

" Durant les mois qui suivront, la Compagnie sera certainement occupée à trouver d’autres soutiens. Voyez-vous, il s’agit d’une affaire particulièrement longue, et je ne crois pas que le Gouverneur soit pour le moment disposé à entendre, ou du moins à accepter nos propositions. Je tâcherai de m’entretenir avec lui à ce sujet. Mais je ne pense pas que l’expansion territoriale, si elle doit avoir lieu, intervienne avant un an. "

Le Chevalier d’Emerande désigna son intendant.

" Si vous acceptez le contrat tel que je vous l’ai exposé, sieur Jasten se fera un plaisir de rédiger un exemplaire pour chacun d’entre nous. "

La jeune fille afficha un charmant sourire.

Et bien, Haut-Régent, c'est d'accord. Cet accord me convient. Que votre intendant redige les contrats, et trinquons. Servez moi donc un peu de ce vin dont vous faisiez léloge il y a peu.

Edit : fin de conversation