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 Chroniques De Malmough

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Adam Marfoe
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Adam Marfoe


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Localisation : Malmough / Breizh Atao ! Me gar ma bro !
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MessageSujet: Chroniques De Malmough   Chroniques De Malmough EmptyMar 12 Juin - 12:20

Le seigneur Marfoe n'était pas un homme de lettres, et la seule mention des livres suffisait à laisser poindre sensiblement son aigreur et son affliction. Le jeune noble n'avait en effet jamais réussi à se faire expliquer de manière qui lui eût paru sensée, l'interêt d'aborder la vie avec plus de science dans la tête que de courage dans le coeur et de force dans les bras. Aussi n'avait-il jamais accordé le moindre crédit aux multiples précepteurs que son père lui avait adjoints.
Aussi, Adam Marfoe, du fait de sa désinvolture, n'avait jamais été mieux qu'un garnement capricieux, un garçon rebelle, et maintenant un homme rétif et borné, dont le seul art subjectivement digne d'interêt était la guerre.

Pourtant, les vices d'un homme n'étant mesurables qu'à l'aune de ses vertus, l'honnêteté du propos voudrait qu'on s'attarde sur l'état d'esprit de Marfoe, autrement plus souple qu'il voulait le laisser paraître. Ainsi, à la mort de son père deux ans plus tôt, héritant de la modeste contrée de Basse-Marche et plus précisément du castel familial, Adam Marfoe avait fait preuve d'une sagesse admirable en conservant la Bibliothèque si chère à son géniteur, et en en octroyant l'accès à n'importe quel érudit demandeur.
Cette décision, Marfoe l'avait consentie de mauvaise grâce puisque la si vaste salle où les codex, volumini et autres parchemins étaient entreposés aurait fort bien pu convenir à d'autres usages : salle d'armes, reception, chambre... les perspectives étaient nombreuses. Mais il avait finalement préféré ne point contrevenir à la tradition et, se persuadait-il, il n'y avait pas de raison de craindre les dieux et ses ancêtres, s'il leur faisait ce si grand sacrifice.
Marfoe était très pieux, et avait une interprétation très personnelle de l'exercice de la foi. C'en faisait un dévôt réputé pour ses prises de position particulièrement radicales. Un autre effet de son inculture : son refuge dans la religion révélait sa profonde inconscience du monde réel qui l'entourait. C'était aussi en raison de ce caractère qu'il s'était forgé une nature belliqueuse : il était convaincu d'agir toujours par raison, soutenu par les desseins divins.

Or, bien qu'il se fichait lui-même de sa bibliothèque, de nombreuses personnes de sa résidence, et des artistes et des savants de passage, se réjouissaient de sa sauvegarde. La forme comptant plus que le fond, personne ne se souciait que Marfoe l'ait épargnée par amour des conventions plus que par goût pour les lettres. La seule chose importante, était que la Bibliothèque existât encore.

Un jour, un intendant de la maison Marfoe, au service du père d'Adam et du père de son père, un vieil homme grisonnant et passionné, parvint à faire accepter par son maître, l'idée qu'une thésaurisation des documents et archives était indispensable.
Luwen, tel était le nom de ce serviteur scrupuleux, fut affecté à la gestion de la Bibliothèque de Marfoe Mansion. Le travail qu'il allait fournir durant les dernières années de sa vie allait s'avérer prodigieusement productif, et de ses recherches et de ses classements, une importante Chronique allait naître, déterminant le rôle et la position de la famille Marfoe et de la Basse-Marche au cours des années, depuis la traversée de la Mer Des Tumultes jusqu'en ces jours non moins troublants.


[hrp :]à suivre : les Chroniques elles-mêmes.[/hrp]
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Luwen
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MessageSujet: Re: Chroniques De Malmough   Chroniques De Malmough EmptyMar 12 Juin - 17:17

Citation :
CHRONIQUES DE MALMOUGH
rédigées par l'humble Luwen, rédacteur des Chroniques de la Basse-Marche.

Chapitre Prime : Genèse & Dissidence

Mon père avait été l'unique vassal du seigneur Ulivald Marfoe, à accompagner son maître dans ce périple improbable que fut la traversée de la Mer des Tumultes. J'avais quatre ans en ce temps-là, et fus malgré mon jeune âge le témoin privilégié d'une époque à la fois proche dans le temps et lointaine dans les mémoires : la période de la colonisation.
Sire Ulivald Marfoe n'était pas un seigneur bien riche ni puissant, mais il était déterminé et faisait preuve d'une intelligence pratique de tout premier ordre qui lui conférait l'estime de ses pairs. Ses qualités militaires et son tempérament lui valurent, lorsque les navires accostèrent sur le continent d'Edenia, de participer aux toutes premières expeditions de reconnaissance. Lorsque Bieveillance pactisa avec les indigènes, sire Ulivald, le premier, émit des doutes quant à cette stratégie. D'une fierté sans partage, le seigneur Marfoe considérait le peuple Khorelien éminemment supérieur et ne concevait pas qu'il échangeât le moindre rapport avec les sauvages autochtones.

Cette morgue lui coûta toute crédibilité vis-à-vis des autres seigneurs et de Bienvaillance, lesquels préféraient une paix prometteuse à des affrontements incertains.
Aussi, Ulivald Marfoe s'affranchit-il de ses anciens compagnons d'odyssée, et seulement suivi du loyal serviteur qu'était mon père ainsi que d'une poignée de partisans hostiles aux desseins consensuels de Bienveillance, il prit possession d'un lopin de terre qu'il baptisa pompeusement "Basse-Marche" et qu'il s'octroya comme fief légitime.

Six années s'étaient écoulés et un modeste village avait vu le jour, que les hommes de sire Marfoe furent unanimes à baptiser Malmough, en l'honneur de la femme de leur suzerain dont c'était le patronyme.
Ulivald Marfoe et Jaina Malmough mirent au monde, au cours de ces six années, deux petites filles. La cadette mourut avant son second anniversaire ; l'aînée était chétive. Sire Ulivald lui-même n'avait jamais réussi à s'adapter aux rudes conditions de la vie sur Edenia, et il était, plus qu'aucun de ses sujets, nostalgique de Khorel.

Un jour, il apprit la disparition de Bienveillance. Il crut son heure arrivée et tenta de convaincre ses pairs du bien-fondé de son insoumission. Hélas, son discours trop franc lui coûta la vie : bouleversés par la disparition de leur guide, certains seigneurs s'irritèrent que le "traître" Marfoe en dresse un portrait insultant, et le mirent à mort sans procès.

Sire Ulivald ne sut jamais que sa femme attendait un fils.
A Basse-Marche, la nouvelle de la mort d'Ulivald ébranla les gens de Malmough, qui désormais craignaient qu'en plus des indigènes, il auraient affaire à l'ost du Gouverneur, successeur de Bienveillance.

Il n'en fut rien. La Basse-Marche fut épargnée, mais le Gouverneur avait expressément interdit de commercer avec les dissidents.

Jaina Malmough régenta le fief seule, et mit au monde en Adalis de l'an 7, son fils, Poliver Marfoe.

La période de régence fut la plus noire. Fidèle aux principes de son époux, Jaina Malmough déconsidéra tout rapport cordial avec les indigènes, et ne demanda jamais grâce ni pardon au Gouverneur. La colonie dissidente ne réussit à se maintenir que grâce aux talents de reconversion des membres de la communauté : des soldats et de nombreux artisans devinrent chasseurs ou pêcheurs afin de subvenir à la plupart des besoins alimentaires. La crise couvait, et le mécontentement croissait. Sous l'injonction de Jaina, nombre de colons se dévouèrent alors à la religion, pour oublier la misère materielle. La régente considérait que le culte des dieux de Khorel devait être inculqué et référencé afin que nul dans la colonie ne succombe à l'influence de plus en plus développée de l'Eglise de Bienveillance, partout en Edenia.
Le dieu Thamir fut promu "Saint Protecteur de la Basse-Marche", et Jaina elle-même devint prêtresse afin de légitimer plus encore son autorité morale. C'est ainsi que la régente parvint à consolider l'unité de la petite province.

Mon père mourut en l'an 10.
Il avait été le compagnon dévoué de sire Ulivald, et le premier précepteur de son fils, qui n'avait alors que trois ans. A la suite de mon père, c'est à moi qu'échut l'honneur d'enseigner à mon petit suzerain. Je n'avais que quatorze ans mais Jaina Malmough consentit à me reconnaître une once suffisante de compétence pour m'acquitter de l'instruction de son fils.

Je vous narrerai dans un second chapitre tous les évènements qui secouèrent la Basse-Marche durant la régence de Jaina. Les dieux me prêtent vie et souvenirs en quantité, afin d'étoffer ces chroniques qui sont aussi mes mémoires.

Luwen.
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MessageSujet: Re: Chroniques De Malmough   Chroniques De Malmough EmptyMar 12 Juin - 23:23

Citation :
CHRONIQUES DE MALMOUGH
rédigées par l'humble Luwen, rédacteur des Chroniques de la Basse-Marche.

Chapitre Second : Les Faits de Régence

La mort atroce de sire Ulivald Marfoe en l'an 6 avait fait vaciller la stabilité de notre communauté dissidente, et c'est la femme de notre seigneur, Jaina Malmough, qui était enceinte et dont l'enfant allait être un fils, qui prit les dispositions de la régence. Personne dans notre colonie ne lui contesta cette initiative, car Jaina partageait la même vision que sire Ulivald, et le drame de sa mort renforçait notre cohésion. Unis derrière Jaina, nous croyions en de meilleurs lendemains.

Elle donna naissance l'année suivante à son fils. On l'appella Poliver, et ce fut un enfant béni.
A cette époque, le Gouverneur d'Edenia refusait tout lien avec notre colonie, et nous ne dûmes composer qu'avec nos propres et chiches moyens pour prospérer. Les tensions latentes étaient évidentes, car parmi nous, certains ne parvenaient plus à se contenter de la misère quotidienne. Jaina eut beaucoup de peine, dans un premier temps, à se faire respecter aussi bien qu'Ulivald avant elle.

Nous déplorâmes quelques désertions.

En l'an 9, Jaina devint prêtresse de Thamir et nous exhorta à trouver dans la religion le remède à nos malheurs. Une nouvelle ferveur nous porta alors, et nous parvînmes à réaliser quelques coups d'eclat : nous défîmes une tribu indigène, nous accaparâmes les terres, y fondâmes le second village de la Basse-Marche agrandie.

L'année 10 fut pour moi la source du plus triste évènement comme du plus grand réconfort. Mon père rendit l'âme aux dieux, laissant Jaina dans un double embarras : elle ne pouvait plus profiter de ses conseils avisés, ni donner à son fils le meilleur des instructeurs.
Mon père eut droit à de belles funérailles, pour autant que je me souvienne, et si tant est qu'on puisse qualifier de beau un enterrement.

Jaina fit appel à moi pour poursuivre la tutelle du petit seigneur Poliver Marfoe. Je n'avais que quatorze printemps en ce temps-là, mais sire Poliver n'en avait que trois. Par ailleurs, je puis me vanter de n'avoir jamais fait douter quiconque de ma filiation, et je fus, de l'avis général, un excellent instructeur pour Poliver. J'ose avancer que cette assertion est fondée.

Mon père mort, Poliver à mon écoute, je savais qu'une page de ma vie et de la colonie se tournait. J'enseignai à notre petit seigneur les sciences, les arts et le chant. Sire Poliver, enfant, était curieux de tout, mais déjà poignait en lui le redoutable caractère sanguin de son père.

Jaina régenta la colonie quelques années encore, et si mes souvenirs ne me trahissent pas, je crois que c'est en 17 qu'elle devint folle : tout le monde connait cette anecdote funeste. Elle était devenue si acariâtre en dépit de sa jeunesse encore évidente, et son esprit était devenu dément, car le deuil d'Ulivald n'était pas refermé. Sa raison déclinait de manière évidente, et elle ne fut bientôt plus apte à nous guider. Jaina abandonna la régence et se contenta d'officier comme prêtresse. Elle fut surprise une nuit à s'enfuir hors de Malmough, et deux sentinelles de faction témoignèrent de son ultime folie : de la falaise, elle avait sauté.

Sire Poliver Marfoe avait dix ans, et déjà n'avait plus de parents. Il m'avait, moi. Je devins l'intendant de notre colonie, et la régence véritable fut confiée à un tryptique formé d'un prêtre, d'un capitaine d'armes et d'un érudit. Je ne me rappelle que du nom de l'érudit car le souvenir de sa sagacité m'effleure encore : il se nommait Artimedius Haprinz.

Haprinz me seconda dans l'éducation de Poliver, et j'aimais cette collaboration. Poliver reçut, à défaut de l'affection de ses nobles parents, la meilleur des tutelles.
Entretemps, notre colonie de Basse-Marche n'eut aucun impondérable à déplorer. La communauté se contentait avec humilité de ce qu'elle produisait, de ce qu'elle créait, de ce qu'elle s'assurait. Quelques temps passèrent et la quiétude qui nous enveloppa faillit nous faire oublier que nous vivions dans l'adversité de nos voisins.

Cette adversité, nous nous la vîmes rappellée de façon brutale. Cela survint en l'an 24, au moment ou sire Poliver, le jeune homme le meilleurement formé que j'aie connu, à l'âge de dix-sept ans, prétendit gouverner seul et au nom de la légitimité seigneuriale, le fief fondé par son père. Je vous conterai ces faits dans un prochain chapitre, si les dieux le veulent bien.

Luwen.
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