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 [Lignée du Val d'Esterel] Manfred du Diktat

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Manfred du Diktat
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Manfred du Diktat


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MessageSujet: [Lignée du Val d'Esterel] Manfred du Diktat   [Lignée du Val d'Esterel] Manfred du Diktat EmptyJeu 7 Juin - 2:22

Manfred du Diktat
Les prémices


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Manfred du Val d’Esterel naquit en l’an 51, dans la bourgade de Valenbois. Fils d’un petit noble, Heinrich du Val d’Esterel, ses origines remontent à la seigneurie coloniale, qui apparût sous le règne de Bienveillance et se développa avec la conquête des terres. A l’époque de sa naissance, les Val d’Esterel étaient liés à la famille d’Emerande par le mariage de Tristan du Val-en-Bois et d’Annabelle d’Emerande. Cependant la proximité des domaines et la franche supériorité du fief du Lac du Sel avaient très tôt instauré un rapport de vassalité entre les deux lignées, de sorte que Valenbois, ville principale du fief du Val d’Esterel, suivait de près la politique d’Isabella.

Heinrich du Val d’Esterel hérita à vingt ans du domaine paternel et des obligations familiales à l’égard du seigneur d’Isabella. A ses début, Heinrich se montra vassal courtois et respectueux des décision de son oncle, Enguerrand d’Emerande, puis de son cousin, Nicholas d’Emerande. Chaque mois, une partie des taxe collectées en Val d’Esterel était envoyée jusqu’au Lac de Sel. Chaque année, une partie des récoltes suivaient le même trajet et gagnaient le vaste grenier d’Isabella. Le tribut était assez modeste pour permettre au Val d’Esterel de maintenir son développement, mais assez important pour marquer le rapport de force entre les deux familles.

En l’an 65, après la conquête du Cap de Sainte-Augure, le Haut-Régent décida de renforcer la soumission de Valenbois afin de se protéger contre toute velléité de révolte. Une politique militaire commune fut ainsi instituée sous la férule d’Isabella, stipulant que les troupes du Val d’Esterel et du Lac de Sel agiraient de concert et patrouilleraient indifféremment sur les deux fiefs. Par la suite, une ordonnance seigneuriale exigea que la formation des officiers soit centralisée à Isabella. Heinrich du Val d’Esterel accueillit défavorablement cette seconde décision, estimant qu’elle restreignait de manière significative ses propres pouvoirs.

Les relations se dégradèrent à cette époque entre les deux famille. Malgré les animosité qui émergèrent à Valenbois à l’égard du proche Vicomté, ce fut une nouveau décret qui mit le feu aux poudres. En l’an 67, Nicholas d’Emerande intégra officiellement le fief du Lac du Sel et le domaine du Val d’Esterel au sein de la province du Cap. Responsable de la gestion provinciale, il percevait ainsi une partie de ses propres contribution au trésor colonial et réduisait ainsi le montant de ses impôts. Cependant, la décision fut rapidement accompagnée par une hausse des taxes qui étouffa l’économie du Val d’Esterel.

Heinrich réagit promptement. Rejetant l’allégeance des Val d’Esterel à la famille d’Emerande, il ordonna le retour de ses troupes au sein du domaine et chassa les hommes du Haut-Régent. Puis il réintégra son fief au sein de la province centrale, non sans interrompre les relations commerciales, ainsi que les versement en or et en nourriture, entre Valenbois et Isabella. Les représailles du seigneur d’Emerande furent à la mesure de la brutalité de son cousin. Les troupes du Vicomté franchirent la frontière domaniale et vinrent occuper Valenbois. Heinrich avait échappé à la capture en fuyant la bourgade avec ses derniers hommes, mais ses terres tombaient petit à petit entre les mains de Nicholas d’Emerande.

Les troupes du Vicomté étaient supérieures en nombre et en organisation à celles du seigneur du Val d’Esterel, et bénéficiait de l’appui des officiers formés à Isabella. Progressivement, elles écrasèrent la résistance des rebelles et entamèrent le siège d’Esterel, là où s’était retranché le seigneur Heinrich et sa famille. Alors que ce celui-ci s’apprêtait à livrer sa première et ultime bataille, les assiégeants apprirent la mort du seigneur d’Emerande au cours d’un duel fatidique. Désemparé par la situation, les officiers d’Isabella décidèrent de lever le siège aussi soudainement qu’ils l’avaient établis, et rebroussèrent chemin vers Valenbois

Galvanisé par la nouvelle, Heinrich rassembla ses derniers hommes et les lança à la poursuite de l’ennemi. L’arrière garde de l’armée isabelloise fut décimée sur le chemin du retour, mais le reste de la troupe restait en mesure de balayer les maigres forces du Val d’Esterel. Tandis que les officiers d’Isabella ordonnèrent le repli vers Valembois, d’où ils envoyèrent maints coursier en direction du Lac de Sel, le seigneur Heinrich entrepris la longue et méthodique reconquête du domaine. Ses hommes libérèrent hameaux et petits village, assaillirent les forces d’Isabella là où l’ennemi dégarnissait, frappèrent les convois et les greniers adverses. Heinrich compensa la faiblesse de ses troupes par des assaut ciblés mais bien peu honorables.

Bientôt, le successeur du Haut-Régent, Aristide d’Emerande, lassé par l’enlisement de ses forces en Val d’Esterel et bien peu soucieux des grands affrontements, décréta le retrait définitif des troupes isabelloises du domaine. Heinrich avait remporté une guerre coûteuse et épuisante, expérience qu’il ne renouvela jamais mais qui modela profondément le caractère du jeune Manfred.


Dernière édition par le Jeu 26 Juil - 17:41, édité 1 fois
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Manfred du Diktat
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MessageSujet: Re: [Lignée du Val d'Esterel] Manfred du Diktat   [Lignée du Val d'Esterel] Manfred du Diktat EmptyJeu 26 Juil - 17:39

Manfred du Diktat
Journal d'Antonin Viféclair



6 Ekharyl

L’été s’achève, la morne saison reprend ses droits. La Grand Route que nous chevauchons est tapissée des innombrables feuilles mortes que les arbres environnant jettent sous les sabots de nos montures. La chaleur du Cap s’étiole à mesure que nous progressons vers Isabella, et mes compagnons maugréent chaque jour un peu plus en signe de protestation. Le moral n’est pas au beau fixe, mais nous avons fait le gros du chemin et arrivons bientôt à destination.


8 Ekharyl

Nous sommes enfin parvenus à Isabella. La bourgade est moins accueillante que dans mes souvenirs, à moins que la chaleur des cités du Cap n’ait quelque peu terni son éclat. Quoiqu’il en soit, nous n’avons pas attendu longtemps avant de poser pied à terre et de nous réfugier dans la meilleure auberge du coin. Même la compagnie des soûlards nous a paru réconfortante après la traversée de ces terres sauvages peuplée de Huantars. Et ce n’est pas leur sympathie pour nous suzerain qui changerait quoi que ce soit à l’affaire. Les Huantars sont dangereux, c’est tout ce que j’ai à savoir.

Le soir de notre arrivée, nous avons été accueillis dans le château du seigneur d’Emerande. Le suzerain n’était pas présent, bien entendu, mais nous y avons rencontré l’un de ses intendants. Celui-ci nous a expliqué le motif de notre venu. Je dois dire que ce genre de réunion informelle ne me passionne pas, mais le danger que notre homme semblait souligner avec force m’a paru relativement important.

Entre deux, l’intendant nous a relaté les troubles qui agitent la frontière du Lac de sel, et particulièrement aux endroits qui séparent le fief de la contrée du Val d’Esterel. Un nom que peu d’Isabellois apprécient. Après nous avoir livrés quelques détails affriolants quant aux escarmouche qui opposent par endroit nos troupes, l’intendant nous a chargés d’enquêter sur place. Tout cela m’a paru un peu rapide et, pour tout dire, légèrement exagéré. N’importe quelle poignée de soldats aurait pu se charger de la besogne. Quoiqu’il en soit, nous partirons dès demain pour la frontière.


12 Ekharyl

Nous avons traversé la forêt du Lac de Sel. La végétation abondante mêlée à la chaleur des lieux a rendu l’exploration éprouvante. Cependant, nous avons maintenant atteint la lisière. Le Val d’Esterel se profile au loin. Nous installerons provisoirement notre campement ici même. Si l’adversaire nous assaille depuis le Val, nous nous réfugierons dans les sous-bois. Au contraire, nous profiterons de nos montures pour cavaler vers Valembois si l’adversaire surgit depuis la forêt.


16 Ekharyl

Nous sommes restés plus longtemps que prévu à la lisière. Une étrange activité règne depuis quelques jours dans le Val d’Esterel. Des patrouilles défilent par dizaine en contrebas, des militaires au blason inconnu qui inspectent la région. Heureusement, ces hommes ne sont guère alerte et notre campement n’a pas encore été repéré. Par précaution toutefois, nous déplacerons notre matériel un peu plus loin dans la forêt et nous limiterons notre présence aux environs de la lisière à la surveillance.

Ces militaires, donc, ne paraissent obéir à aucun seigneur de la région. L’un de mes compagnons a émis la possibilité que le Val d’Esterel ait pu être envahi. Je le crains également, bien que Valembois, plus loin, ne semble pas porter les stigmates du combat. Le seigneur Heinrich aurait-il choisi de changer de blason ? Je ne comprends pas la signification d’un tel geste. Cependant, tout cela est assez inquiétant pour éveiller ma curiosité. Je crains qu’un tel déploiement de troupe ne serve à préparer une invasion.


18 Ekharyl

Les soldats ennemis se font de plus en plus nombreux. Nos propres troupes ont déserté la frontière sur ordre d’Isabella – je tiens d’ailleurs à remercier l’intendant de nous laisser découvrir la teneur de ses instructions sur place – et nous restons désormais comme de pauvres bougres, à surveiller seuls un adversaire qui s’approche toujours un peu plus.


19 Ekharyl

Ce que nous craignions arrive. Depuis quelques heures, plusieurs groupes de soldat franchissent la frontière du Val d’Esterel et s’enfoncent dans la forêt, en direction du Lac de Sel. Nous nous sommes promptement replié vers l’arrière, mais certains de mes compagnons ont insisté pour rester sur les lieux et épier les mouvements adverses. Je crains ne plus recevoir de leurs nouvelles.


20 Ekharyl

Notre retraite est plus difficile que prévue. En début de journée, nous avons rencontré un petit détachement adverse. L’affrontement a été meurtrier. Pour nous. Je m’en suis tiré à bon compte mais certains de mes compagnons y ont laissé leur vie. Nous ne sommes plus que cinq, isolés et désespérés. Nous n’avons guère le choix. Si l’ennemi compte nous prendre à revers, nous allons devoir contourner ses positions. Le retour à Isabella sera bien plus long que l’aller.

Malgré sa supériorité numérique, l’ennemi se faufile avec aisance au travers de la forêt, et ses troupes rapides parviennent à surpasser notre avance. Je gage que certains hameaux perdus au cœur de la forêt sont déjà tombés aux mains de l’envahisseur. Nos moyens de communications sont dérisoires dans cette région, le seigneur d’Emerande ayant davantage investi sur les terres du Cap. Les routes sont mal entretenues – ce qui, je dois le dire, contribuera peut-être à retarder nos poursuivants, et les renforts ne seront pas acheminés rapidement depuis Isabella.


24 Ekharyl

La situation est désespérée. La forêt est passée sous le contrôle de l’envahisseur, et seules les bourgades côtières du Lac de Sel appartiennent encore au seigneur d’Emerande. Nous avons fui les combat et rejoints Isabella à temps pour nous claquemurer derrière les murs réconfortants de la bourgade. Le seul havre de paix dans la région.


29 Ekharyl

Isabella est encerclée. Les assiégeants sont peu nombreux, mais ils compensent leur infériorité numérique par une organisation sans faille et une détermination incomparable. Plus impressionnants, tout du moins, que la pauvre garnison sensée assurer la défense de la ville. Je sais que la bourgade tombera tôt ou tard, et si je me suis jusque là comporté en loyal soldat d’Isabella, je me refuse cependant à rester tapis entre les murs de la ville pour finalement payer le prix de l’incompétence de nos dirigeants.


30 Ekharyl

Deuxième jour de siège. Je ne sais que faire. Peut-être devrais-je profiter des brèches adverses et m’y engouffrer pour fuir les lieux ? Cependant, ma désertion risquerait d’être rapportée et j’aurais alors tout intérêt à changer de province.


Jour des Tombeaux ouvert

Troisième jour de siège. Aujourd’hui, un soldat de la ville est venu solliciter notre aide. Visiblement, la garnison locale passe plus de temps à maintenir le calme qu’à repousser les rares assauts de l’adversaire. Je ne m’imaginais pas les sièges ainsi. La vie continue, avec cependant moins de facilité et le risque de courir à la famine.

Aujourd’hui a lieu la fête des morts. Joyeuse perspective dans notre situation. Je crains que cela ne soit un présage, tout comme ont pu l’interpréter nos assaillants. Un présage funeste pour Isabella. Les dieux ne seront pas avec nous pour la bataille.


2 Neredas

Cinquième jour de siège. Nous avons de nouveau rencontré l’intendant. D’après ses dires, les réserves de grains ont considérablement diminué hier. Je crois qu’il soupçonne l’armée de s’accorder de généreuses rations. Quoiqu’il en soit, nous ne tiendrons plus longtemps.


3 Neredas

Avec quelques compagnons, nous avons discrètement embarqué sur un petit esquif, prétextant quelque obscure mission de reconnaissance. Puis nous avons ramé autant que nous le pouvions vers l’autre rive, le Cap de Sainte Augure, notre espoir de liberté. Nous n’étions pas fier de notre geste, mais nos doutes se sont immédiatement apaisés lorsque, bivouaquant non loin de la côte, nous aperçûmes des colonnes de fumée s’élever au-dessus d’Isabella. L’ennemi venait de s’emparer de la ville


7 Neredas

D’un commun accord, nous avons décidé de rester sur le Cap. La province est vaste, certes dangereuse, mais propice à la fuite. Les cités y sont importantes, mal surveillées. Par ailleurs, nos familles respectives y résident. Je pense que nous trouverons à Port-Auguste la sécurité que nous recherchons. J’espère simplement que les mystérieux assaillants d’Isabella ne nous y suivrons pas.
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