Nouvelle Aube
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 [Lignée d'Emerande] Aristide

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Nicholas d'Emerande
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Nicholas d'Emerande


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MessageSujet: [Lignée d'Emerande] Aristide   [Lignée d'Emerande] Aristide EmptyMer 23 Mai - 17:10

Aristide d'Isabella
Naissance et jeunesse




Aristide eut le malheur d’avoir pour mère la jeune sœur du Chevalier d’Emerande, et pour père l’un de ces illustres inconnus qui battaient la campagne Edénienne. Passé l’émoi que sa naissance avait suscité dans la demeure familiale, il fut décidé de conserver le nouveau-né au Castel et d’inventer un prétexte quelconque pour justifier de sa présence. La famille d’Emerande n’avait en effet pas été prolifique, et le Vicomte lui-même ne possèdait aucune progéniture apte à perpétuer la lignée. Malgré les conditions de sa naissance, Aristide connu donc une enfance agréable, élevé par une mère affectueuse et naturellement ignoré par le seigneur d’Emerande, qui avait jugé plus important de gérer ses affaires que de s’occuper d’un vulgaire marmot. Seul son cousin Wilhem constitua une gêne passagère, mais Aristide se força à l’ignorer ou, mieux, à répondre à la violence par l’affection ou la gentillesse. Le jeune bâtard était d’ailleurs réputé au Castel pour la sympathie qu’il inspirait naturellement.

En réalité, Aristide était dépourvu de toute forme d’empathie. Chaque tristesse, chaque mine déconfite était chez lui le fruit d’un long travail de mimétisme, et non le résultat d’un sentiment sincère. Au fil des ans, le jeune neveu du seigneur d’Emerande avait observé les réaction émotielles de son entourage et, incapable de les produire naturellement, les avait intégré à son esprit à la manière d’une vaste répertoire de sentiments. Ainsi, lorsque les conventions de la société l'imposait, il affectait joie ou tristesse plus habilement qu’un courtisan auprès du Gouverneur. Chaque émotion était une note qu’il jouait à volonté pour former une harmonieuse hypocrisie.

Ainsi Aristide d’Emerande, comme il répugnait à s’appeler lui-même, avait vécu dans le mensonge et la dissimulation, non pas par goût de la tromperie mais par nécessité d’étiquette, presque par nature. Aristide était ainsi constitué que ses réactions étaient minutieusement calculée, prévu, arrachée au pouvoir de l’inattendu. Le jeune noble avait laissé peu de chose aux hasard, de sorte qu’un calme olympien émanait tout entier de sa personne, comme s’il étudiait tous les facteurs d’une situation avant de se prononcer. Aristide avait horreur des faux pas, surtout des siens. Lorsqu’une erreur se produisait, elle heurtait son esprit comme une fausse note frappait l’oreille du mélomane.

A l’âge de dix ans, Aristide semblait plus éduqué et plus mûr que son cousin Wilhem. Malgré les conditions de sa naissance, ou peut-être par désir de l’écarter du Castel d’Emerande, le seigneur-marchand décida de l’envoyer étudier à l’Académie de Thaer Finn. Le symbole était étrange pour le Haut-Régent de la Compagnie du Commerce, mais il était entendu dans tout Edénia que les cours dispensés par les scholiastes de l’Académie surpassaient l’instruction des meilleurs précepteur de la colonie, escrime exceptée. Ainsi donc, Aristide prit la route de Port-Sâr pour rejoindre d’autres enfants de la noblesse dans le prestigieux établissement de la capitale. Ce fut le tournant de son existance.

L’Académie de Thaer Finn fut une véritable révélation pour Aristide. Le jeune homme y étudia de nombreuses disciplines, comme l’histoire, la botanique ou les mathématiques, chacune satisfaisant pour un temps sa curiosité d’étudiant. Mais sa soif de connaissance semblait impossible à étancher, et le noble questionnait chacun de ses scholiastes pour obtenir une précision particulière. Rapidement, la curiosité se mua en méprit pour les élèves moyens, voire pour les précepteurs, auxquels ils se permettaient souvent d’apporter une précision ou de corriger une approximation, même minime. Aristide acquis une réputation d’étudiant pointilleux, obsédé par l’exactitude de chaque chose et de chaque fait exposé. Durant ses études, il oublia presque involontairement les règles sociales qu’il s’était jadis fixé. Il abandonna son costume de jeune étudiant prudent et affable pour se révéler homme pointilleux et méprisant.

Depuis qu’il est revenu de l’Académie, à la fin de ses études, Aristide a quelque peu retrouvé son caractère hypocrite mais plaisant. Pour partie sincère, il doit ce changement de comportement à sa proximité avec le Vicomte d’Emerande, auquel il cache son antipathie pour la Compagnie du Commerce – l’économie n’est à ses yeux que l’une des multiples facettes de la connaissance -, ainsi qu’au décès de sa mère et de son cousin Wilhem, qui font de lui le seul et probable successeur du Vicomté du Lac de Sel. Aujourd’hui, Aristide n’est encore qu’un jeune noble de bonne compagnie, qui attend patiemment l’heure de la succession en précisant les détails et contours d’un ouvrage tenu secret, son Grand Œuvre.
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Nicholas d'Emerande
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MessageSujet: Re: [Lignée d'Emerande] Aristide   [Lignée d'Emerande] Aristide EmptySam 26 Mai - 3:34

Aristide d'Isabella
Anecdote religieuse




Aristide d'Isabella rapporta dans ses mémoires une anecdote personnelle. Un jour, tandis qu'il cheminait dans les couloirs de l'Académie en compagnie d'un étudiant, ce dernier, Bienveillantiste convaincu, l'interrogea sur les fondements de la religion Khorélienne.

" Les dogmes anciens sont dépassés, lui confia-t-il. Jadis, chaque situation avait son dieu, chaque khorélien ses prières et sa croyance. Ils pensaient vénérer les même divinité, mais la religion unique était une illusion pour dissimuler leurs différences intrinsèques. Beinveillance a balayé tout cela, ajouta-t-il, nous croyons au même dieu, et nous partageons une vision unique. "

Aristide éclata d'un rire méprisant, qui ne manqua pas d'attirer l'attention des observateurs et d'humilier passablement son interlocuteur.

" Il serait bien sot de n'y voir qu'une tentative déséspérée de maintenir la cohésion religieuse. Tu ne Lui fera pas croire que le culte khorélien n'existait que pour lui-même, et n'avait pas d'autres vocation. Cette variété que tu dénigre tant, Il y voit au contraire une grande richesse. Pas seulement sémantique, mais conceptuelle. Au-delà du dieu, il y a la notion, et la compréhension. Le panthéon khorélien était plus qu'un assemblement chaotiques de croyances disparates. C'était le socle d'une vaste culture, et chaque dieu ajouté à ses pilliers, était le symbole de l'avancée de notre civilisation.

Ne Lui dis pas que tes mots ne viennent que de toi. Tu les apprends de l'autre, de l'extérieur, tout comme Lui. Vous partagez cela, et pourtant Vos connaissances, Vos relations et Vos expériences diffèrent. Que Vous reste-il ? La culture commune, ce qui Vous distingue nettement des Huantar. La religion n'est-elle pas l'expression la plus évidente de la culture ?

- Je ne suis pas d'accord avec toi, Aristide, car nos concepts et notre langue, nous les tenons de nos parents, pas de la religion. Et quand bien-même, les dieux ne sont pas là pour enrichir notre vocabulaire mais pou exister tout simplement, car leur vérité est indéniable. Tu leur attribue une utilité, qu'ils n'ont pas vocation à assumer. Les dieux ne nous servent pas, c'est nous qui les servons.

- C'est exact, mais tu te contredis alors, mon pauvre ami, car tu affirmais toi-même que la religion khorélienne multipliait les divinités pour exister encore. Et maintenant, toi, fervent fidèle de Bienveillance, vient prendre leur défense. Il est très étonné par ta réaction...

- Je disais cela pour reprendre tes propres convictions...

- Peut-être. Mais Aristide n'a jamais évoqué le contraire. Il suppose que les dieux existaient bien avant leur découverte par Vos ancêtres. Il pense aussi que ces dieux n'auraient pas été découverts sans que les hommes n'en comprennent la signification et ne puissent les vénérer. Les dieux existent donc, il ne veulent pas Vous servir, mais à l'inverse, Vous y avez trouvé le salut d'une juste conception des choses, d'une perception qui s'affine à mesure que Votre civilisation progresse.

- Je ne te suis plus, Aristide...

Celui-ci leva les yeux en l'air en signe d'impatience.

- Il va préciser, mais espère que tu sauras suivre ce qu'Il t'explique. Ecoute donc. Il suppose que les dieux sont fort nombreux, plus étendus encore que le dogme ne le laisse supposer. Il considère qu'à l'aube des temps, les dieux sont apparus lorsque les hommes étaient capables d'en prendre conscience. Plus les hommes étendaient leur compréhension, plus leurs dieux étaient nombreux et divers, car les puissances du ciel étaient à l'image de leur entendement. Vaste. Plus la civilisation progresse, plus son savoir augmente, et plus Vous êtes digne d'appréhender la complexité de la réalité divine. Il ne sait pas si cela continuera encore, ni même s'il existe une quelconque limite. Mais Il sait que cela se poursuit.

Il affirme donc que ta vision est étroite et bornée. La religion khorélienne n'impose rien, car il serait injuste de lui prêter de telles intentions sans voir les noirceurs d'un autre culte. Non, Il insiste. La réligion de Khorel n'impose rien, elle reste tributaire des divinités, lesquelles se dévoilent avec le temps et la compréhension. Tu penses

Ton dieu est intéressant, mais unicité est un leurre. Crois-tu que tu partages la même croyance, les mêmes espoirs qu'un autre fidèle de Bienveillance. Pour Sa part, Il ne le pense pas. Bienveillance est un symbole de puissance et d'absolu, mais il cache la profondeur des choses et ne satisfait pas à l'esprit d'un véritable savant. Comment le pourrait-il d'ailleurs ? Les choses sont difficiles à appréhender, et Vos outils doivent être à la hauteur de la tâche : nombreux et variés. Voilà ce que le culte de Khorel Vous offre. "

Les deux étudiants poursuivirent leur chemin et discutèrent jusqu'à la salle de cours. Aristide affirme qu'après cette histoire, l'étudiant auquel il avait destiné cette leçon de théologie avait finalement rejeté son dogme.
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