Nonchalamment installé sur l'une des tables centrale du Salon, le seigneur d'Emerande déchiffrait avec attention le contenu d'une missive. Tandis que ses yeux parcouraient les lignes élégantes du parchemin, son visage se décomposait lentement, son teint blémissait comme si le noble eut été saisi d'une peur Bientôt affolés, les yeux s'agitaient de plus belle, puis s'immobilisèrent soudainnement.A ses côté, deux chevaliers et un conseiller seigneurial échangeaient quelques regard étonnés.
" Quelque chose ne va pas, Sire ? Questionna le conseiller avec prudence."
Le seigneur d'Emerande releva la tête d'un geste brusque et répondit d'un ton sévère.
" Le rapport de l'intendance m'accable. Des négociants étrangers parviennent à Isabella chaque saison et pillent nos ressources. "
Le noble poursuivit, haussant la voix.
" C'est ignoble ! Les paysans de la région préfèrent vendre à ces canailles plutôt qu'à nos marchands. J'ai toujours pensé que ces gueux ne savaient pas à qui devait aller leur fidélité, et maintenant, nous perdons chaque jour de précieuses marchandises. Quelle souffrance pour le peuple...
- Sire, votre altruisme vous perdra.
- ... et quelle perte pour Isabella. "
L'un des chevalier prit la parole.
" J'ai ouï dire que la situation était la même dans d'autres villes. Les seigneurs de Fonril et Darius envoient leurs négociants dans toutes les villes de la colonie pour y marchander l'achat de fruits et de grains. Nous devrions faire de même ou bien leurs villages se transformeront sous peu en puissantes cités. "
Le Haut Régent froissa le parchemin et le tendit nerveusement à son conseiller, tandis que les chevaliers restaient attentifs aux réactions de leur seigneur.
" Ils me paieront cet affront, je vous le jure. Cependant, il me faut du soutien dans cette affaire. "
Comme pour appuyer sa réplique, le seigneur d'Emerande scruta le salon dans l'espoir d'y dénicher un visage connu.