[L'Arsenal] Salon Seigneurial

Par une belle matinée, le crieur public du quartier de l'Arsenal était en train de faire ses annonces habituelles, quand un individu s'approcha de lui et lui fit des signes gestuels.
Le crieur lui répondit: le salon se trouve à une centaine de mètres mais je pense pas que vous pourriez entrer, faut 'tre bien habillé mon cher...Mais faîtes à votr' convenance !

L'inconnu le remercia d'un geste de lamain et se dirigea vers le salon.
Quand il pénétra dans le salon, quelques regards se tournèrent vers lui et on entendit des murmures.
En effet, l'individu était vêtu d'une longue cape noire et portait une tenue de cavalier avec plein de taches de boue, avec un masque cachant la partie inférieure de son visage. Ses mains étaient bandées et légèrement ensanglantées.
Il marcha vers le comptoir, sortit un bout de charbon,un petit papier. Il dessina quelque chose. Il donna le papier au responsable du salon. Ce dernier le regarda avec surprise. Il dit en lui tendant un pichet de vin avec une coupe : Installez-vous à la table du coin, je reviens. Je vais envoyer un messager pour Sire Ascagne.

L'individu s'asseya. Il se pencha vers l'avant afin d mieux boire sa coupe de vin.


- Oui, oui je suis sûr qu'il revient de la guerre...Ou que c'est un chasseur de prime..Qu'en pensez-vous mon cher?

Les paroles que l'individu venait d'entendre provenaient d'une dame de la haute société. Il comprit qu'il était le sujet de la discussion dans ce salon et cela l'amusait.

Une femme du nom de " Camille de Valefor" s'incrusta à la table de l'individu qui n'aimait pas être dérangé dans ses réfléxions. Il toussota légèrement pour exprimer sa gêne. Il prit son bout de charbon et griffonna " je suis une personne de l'ombre, vous avez l'air brave, je viens de la guerre et erre sans but" et le tendit à son interlocutrice.

L'individu se sentait encore plus gêné par la présence et l'éloquence de son interlocutrice, et grifonna encore :

" Le paradoxe est que je suis moi-même un paradoxe, si vous avez pitié de moi et de mon état, je vous serez gré de ne pas troubler mon humeur et encore moins ma patience. je ne cherche pas à vous provoquer, mais je me méfie de tous.Vous m'avez l'air bien sympathique, alors je vais vous divulguer le nom que l'on me donne : l'ombre maudite. Et j'erre dans les souvent près du Chantier Naval la nuit, et le jour je suis dans les Bas fonds."

Il ajusta sa capuche, et se pencha davantage la tête vers le bas.

L'individu hocha légèrement de la tête et donna un vieux papier à la belle femme qui lui parlait. Il était écrit avec de l'encre : " A.E dite l'ombre maudite est recherché pour trahison". Il prit le bras de la jeune demoiselle et prononça un léger murmure : " Aidez- moi...". Apparemment, on le recherchait pour trahison.
Il regardait son interlocutrice dans les yeux. On apercevait de beaux yeux bleus exprimant un profond sentiment de sincérité. Les poings serrés bandés, on voyait le sang s'écouler peu à peu.Marchant péniblement pour quitter la taverne, on laissait le chemin à ce " déchet de la nature"...

L'individu ôta sa capuche. De longs cheveux noirs se dévoilaient, de jolies pommettes roses avec un peu de terre offraient à leur porteur un magnifique et ravissant visage féminin. L'individu n'était d'autre qu'une belle jeune femme avec des yeux bleus remplis de larmes...

La jeune femme prononça que quelques mots :

- Je doute fort que vous voudriez recevoir un baiser d'une femme mais pour vous prouver ma sincérité, je me dois de le faire.

Elle s'avança vers Camille de Valefor et lui donna un baiser.

La jeune femme suivit Camille de Valefor en direction de la chambre de cette dernière. Elle y pénétra et enleva son bout de charbon de sa poche. Camille de Valefor était assise sur le lit et admira son invitée qui se retourna vers elle.

- Je me prénomme Aredhel Elensar, mais je voudrais que mon nom ne s'ébruite pas. Je sais que je peux vous faire confiance, je l'ai su dans le son de votre voix.

Aredhel Elensar retira ses bottes, et sa tenue de cavalier. On voyait une légère et grisâtre nuisette où l'on pouvait voir à travers ses magnifiques formes de déesse. Ses mains nues caressaient sa peau satinée le long de son corps. La jeune femme se passa de l'eau à l'aide d'une éponge sur le visage, la nuque et la poitrine. Elle se lava les mains et les bras boueux.
Aredhel, déboutonna sa nuisette et la laissa tomber :le glissement de la nuisette sur son coprs la rendait irrésistible. Son corps de femme était horriblement appétissant: sa douce poitrine, sa taille de déesse et ses hanches de rêve offrait un merveilleux spectacle.

Aredhel dit à son Camille :

Je voudrais vous parler...


Elle se dirigea vers la salle de bain. La baignoire était déjà remplie d'eau et de fleurs parfumées.
La jeune femme entra avec précaution dans l'eau chaude.

Aredhel n'était pas gênée de la présence de Camille et encore moins de l'attention que celle-ci lui portait. Elle acceptait l'aide de cette femme qui pour elle , est devenue comme une amie à qui l'on peut avoir confiance et qui ne jugera personne de sa tenue. La jeune femme prit du plaisir à se laisser frotter ainsi avec douceur.Quand elle sentit l'éponge glisser des mains de son hôte, elle plongea sa main dans l'eau, trouva l'éponge et la lui rendit en lui souriant.


- Merci. C'est très gentil à vous ma chère. J'espère ne pas vous dégoûter avec ma tenue qui n'est plus digne d'une femme de rang....


Elle poussa un léger soupir, puis reprit lentement :


- Le mot que vous avez lu tout à l'heure vient d'une personne qui a donné l'ordre de me tuer. Et j'ai été accusée de trahison à son encontre. Par ailleurs,j'ai appris par la suite que l'on a utilisé quelqu'un pour écrire ce mot. Mais ce n'est pas moi. C'était un complot......un complot contre moi. Je... je suis innocente. J'ai erré pendant tant d'années près des terres huantars en me faisant passer pour un lépreux, ou un maudit par les dieux afin que l'on ne me retrouve pas. Ma Dame, je cherche une nouvelle identité. Je passais pour une femme d'apparence masculine et je veux me redonner une nouvelle vie...

Aredhel sortit du bain et se dirigea vers la chambre suivie de son amie. Elle se sécha les cheveux, et mit une robe de chambre appartenant à Camille.

- Me permettez-vous de prendre cette belle robe? J'aime beaucoup le tissu.

Elle s'allongea sur le lit et regarda avec douceur son amie.

- Je vous remercie infiniment de votre amitié et de votre générosité. Cela me touche énormément. Excusez-moi je suis exténuée....

Aredhel se laissa bercer par la douceur etla sensibilité de la belle.Aucune autre personne ne s'était souciée de sa personne : la jeune femme ressentait quelque chose d'inconnu envers son amie qui restait auprès d'elle. Aredhel avant de tombre dans les bras de Morphée murmura :

- Changer d'identité non mais me redonner le courage de voir la vérité en face et redonner confiance en moi-même est une épreuve que je ne pourrai surmonter toute seule...et je ....

La jeune femme s'endormit dans les bras de sa protectrice.

La jeune femme regarda avec profondeur Camille. Elle s'approcha lentement vers elle et lui susurra :

- Je préférerai vous en parler seule à seule et dans un endroit plus sûr... Venez je vais vous y conduire...

La jeune femme prit Camille par la main et lui dit tout bas :


Je vous conduis dans ma vieille masure. Je sais qu'elle ne sera pas digne de vous mais il vaut mieux s'isoler, ne pas se faire repérer et discuter tranquillement. Ma chère Camille, puis-je vous appeler ainsi? Pardonnez-moi si je vous ai offensée ma belle..........Vous savez, j'ai réfléchi à tout ce que vous m'avez dit et je pense que vous avez raison, je vais garder mon véritable nom, mais vous pouvez m'appelez familièrement Adhel, c'est un prénom commun et personne ne se doutera de ma véritable identité étant donné que j'aurai une autre apparence...

La jeune femme sourit timidement et regarda son amie qui offrait le plus beau des visages qu'elle put admirer.

La jeune femme était mal à l'aise. Elle ne voulait pas mettre en danger son amie. Cependant, elle prit conscience de ce qui pouvait arriver d'un instant à l'autre mais elle se résolut à dire :

- Je sais que je vous ai conduis dans un endroit indigne de vous, mais je voulais vous montrer quelque chose de très important pour moi qui ets la preuve de mon innocence. Mais avant je voudrais sortir de cette misérable vie et montrer l'image de moi que j'avais avant et je sais que vous êtes la seule en qui j'ai confiance. En ce qui concerne le prénom de "Adhel" , il s'agissait du prénom que me donnaient mes parents: c'était affectif. Je voudrais si vous le permettez, de faire appel une fois de plus de votre aide. Pourriez-vous me trouver un lieu où je pourrais habiter quelque temps? Je vous en serai reconnaissante....


Adhel s'arrêta quelques instants, elle avait les larmes aux yeux puis reprit :

Depuis que je vous ai rencontré vous changez ma vie, ma chère dame, vous êtes mon ange gardien, ma protectrice. Je...Je vous en serai éternellement reconaissante. Je vous dois tellement de choses. Vous êtes si....magnifique, si belle...si...noble. Je....je ressens quelque chose d'inconnu, un sentiment que je n'avais jamais connu....


La jeune femme s'approcha de Camille, lui prit la main et la baisa du bout des lèvres.

La jeune femme avait l'air dubitatif. Le fait de changer de nom et de titre pourraient détruire définitivement sa véritable identité. Elle souhaitait ardemment garder et transmettre aux générations futures son héritage. Mais sa situation et condition étaient critiques et il ne fallait pas qu'elle mette en danger sa protectrice.

Adhel chuchota à l'oreille de Camille :

- " Pourrais-je quand je retrouverai ma dignité et mon honneur reprendre mon nom d'autrefois? Il en va de mes titres, de mon nom, et de ma famille?.....Le temps que je retrouve le traître grâce à votre aide, je ferai tout ce que vous me demanderez, je le jure sur l'honneur. Et je ne chercherai jamais à vous trahir ni à vous insulter. Je vous serai éternellement reconnaissante....

Elle s'avança vres son amie.

- "Vous avez raison allons-y.

Adhel prit Camille par la main et la lui baisa ainsi que le bras et l'épaule. Puis elle dit :


Soit. Je m'appelle Dama Adhel de Gentelieu.