Edenac

Chevalier Nombre de messages : 13 Date d'inscription : 08/06/2007

L'ost d'Edenac, après une longue ballade de sécurité, ayant longé les frontières avec Arz, et avec les Rives du Tonnerre, venait de rentrer en Edenac. Morsès, qui l'avait précédé d'une journée, en avait profité pour dépenser les prises de guerre en équipement militaire ; désormais, chacun des soldats du baron Andom possederait sa propre arme. Il semblait loin, déjà, le temps pourtant proche ou des bandes rivales portant le même blason au Poisson se battaient à mains nues. Après quelques cérémonies, Morsès partit donner ses ordres au Sénéchal de l'Ost, Fekil ; mettre les captifs de guerre dans les mines, dont ils ne ressortiront jamais, arrêter tels marchands soupçonnés de travailler pour le compte d'un seigneur étranger, et envoyer fréquemment des Missi Dominici aux fiefs de Fingal et de Thétys, pour veiller au respect de la Pax Andomia...

Chevalier Nombre de messages : 13 Date d'inscription : 08/06/2007

Les cheminées des forges tournaient à plein régime ; après les armes, c'étaient des heaumes, des armures, des boucliers et toutes sortes de technologies de guerre qu'avait commandé Morsès. Une commande de plusieurs milliers de pépites d'or, une somme colossale pour le petit hameau qui souhaitait équiper du mieux possible ses soldats, désormais réputés pour leur brutalité. Le régent avait mis de longs mois et même plusieurs années, à passer d'une économie totalement basée sur la guerre et le pillage des autres fiefs, à une bourgade prospérant d'elle-même, sans recourir aux finances étrangères. L'immense foule des esclave capturés depuis l'accession au pouvoir d'Andom avait contribué au renflouement, via le travail forcé dans les mines autour de la cité. Assez rapidement, Morsès supprima tous les métiers qui ne rapportaient pas directement de l'or ou qui ne servaient pas à la défense de la Cité ; les personnes souhaitant conserver leur charge ou continuant à assurer leur office illégalement furent jetées aux geôles, puis réduites en esclavage ; assez rapidement, la caste militaire s'imposa, et sous la pression Morsès avait consenti à donner aux soldats le titre de "Patrices d'Edenac". De plus, ils étaient les seuls désormais à pouvoir sieger à l'Hotel de Ville. C'est eux encore qui, par un vote, avaient imposé à Morsès d'ordonner cette commande martiale aux forgerons d'Edenac, transformant la relative prospérité de la ville en simple moyen pour les équiper, et pour renforcer plus encore leur suprématie sur la ville. Eux invoquaient la nécessité de pouvoir battre toute autre cité qui se montrerait belliqueuse envers Edenac, et un chevalier lâcha d'ailleurs en pleine séance à l'Hôtel de ville une phrase qui plut beaucoups : "Nous sommes peut-être la plus puissante des nations faibles, nous n'en restons pas moins la plus faible des nations puissantes". Et, pour cause, chacun pointait du doigt la puissante voisine, Yliss, en se souvenant qu'elle avait été la première à attaquer la Cité, lors de l'arrivée d'Andom, et c'était l'unique guerre que ce dernier ait jamais gagné. Aucune entente n'avait jamais été conclu, aussi chacun attendait avec impatience le moment propice pour se venger en déferlant sur les terres de cette sorcière que tous étaient invités à haïr sincèrement. Profitant de cette ambiance martiale, ou chacun évoquait la nécessité d'une guerre répatrice comme prétexte à tout et n'importe quoi, Morsès décreta qu'il faudrait emmagasiner un important stock d'or pour parvenir, en cas de coup dur, à faire face à toutes sortes d'imprévu. C'est ainsi que des argentiers furent exceptionnellement nommés, chargés de conserver d'importants revenus qu'après de longs débats, soldats et régent déciderent de tirer sur les contrats et marchandises de la ville, les revenus de la mine allant aux commandes d'armes.

Edit Eternam : Tu devrais sauter des lignes par endroits pour rendre l'ensemble plus lisible.

Chevalier Nombre de messages : 13 Date d'inscription : 08/06/2007

Morsès

Alors que la nuit était au plus noire, le tocsin de l'Hôtel de Cité se mit à tintinnabuler, réveillant Morsès qui occupait le Salon des Intendants du Castel de Louvelle. Surpris, et reconnaissant au bruit sourd la Cloche de Bronze, celle qui indique les décès des grandes personnalités de la baronnie, Morsès tente de se renseigner auprès de ses serviteurs qui, de même, ignore qui est passé de vie à trépas.

Prestemment habillé, Morsès descend dans la cour en broyant de noires pensées ; si le défunt est un grand notable, pourquoi n'a-t-il pas été prévenu avant de faire sonner les cloches ? Et si c'était Andom qui était mort dans ses pelegrinations, et que les Patrices de la Cité complotait déjà pour sa succession, sans même prendre la peine de le contacter, lui ? Sûrement des têtes tomberaient alors le lendemain ; la sienne, ou celles de Patrices un peu trop sûrs d'eux...

Retrouvant dans la cour les Patrices fidèles au baron Andom, et qui s'étaient autoproclamés le "Parti du Régent", il s'entretint quelques minutes avec eux, l'un supposant qu'il s'agissait d'un piège, l'autre qu'Andom était mort, et un troisième enfin proposant de massacrer les autres Patrices et de chercher ensuite seulement de quoi il retournait...

C'est ainsi que cette quinzaine de chevaliers, le clan le plus influent parmi les Patrices, partit de nuit pour traverser toute la Cité d'Edenac et rejoindre l'Hôtel de Ville, ou Morsès, en descendant de cheval, vit le Sénéchal Fekil l'accueillir avec un grand sourire, entouré de sa dizaine de partisans...

Chevalier Nombre de messages : 13 Date d'inscription : 08/06/2007

Fekil

Fekil avait été le premier à apprendre la nouvelle, et à en mesurer les conséquences. Lui, qui avait toujours ambitionné un rang lui convenant bien mieux que l'aspect martial de Sénéchal d'un baron qui ne laissait que rarement le soin à un subordonné de commander par lui-même les troupes, avait accueilli cette nouvelle avec une joie qu'il ne dissimulerait pas, et s'empressa de faire sonner le tocsin pour faire enrager le Régent qui, de toutes manières, se trouverait dans une situation délicate.

Aussi, lorsque ce dernier et ses sbires arrivèrent enfin, il les reçut avec chaleur, s'empressant d'apprendre à Morsès la raison de ces tintements ; le Bourgmestre d'Edenac, l'échevin suprême qui commande aux destinées de la Cité, venait de mourir dans son lit, de vieillesse ; cet homme était le dernier à avoir connu, dans sa prime jeunesse, la fondation d'Edenac, et sa perte representait l'écroulement de tout un savoir particulier de la ville...

Suivant ensuite Morsès, qui ne cacha qu'avec difficulté sa peine et son aversion pour Fekil, il s'entendirent tout deux sur les démarches à suivre ; faire filtrer les entrées aux portes de la Cité, faire convoquer les Patrices pour le lendemain au levé,... Morsès s'empressa de rédiger et de sceller le cachet d'anoblissement du fils de l'ancien Bourgmestre, un jeune cavalier du nom d'Edacin, qui devint ainsi le Soixantième Patrice. Les deux hommes s'entendirent aussitôt sur le mode de scrutin...

Chevalier Nombre de messages : 13 Date d'inscription : 08/06/2007

Edacin

La veille, Edacin avait quitté son échevin de Père juste après le repas commun qu'il prenait chaque soir ensemble, unique moment de la journée ou leurs affaires leur permettaient de se rencontrer. Son père lui narrait alors les antiques récits de Khorel, les vieilles histoires d'Edenia depuis sa colonisation, et plus encore les anecdotes multiples qu'avaient vécu la Cité. Edacin était devenu nostalgique de ces époques et épopées, et chérissait son père non comme un simple géniteur, mais plus encore comme la seule personne de la Cité à les connaître.

Lorsque son serviteur (un ancien paysan de Naglimund, capturé par le baron et offert comme esclave à son père) le réveilla en pleine nuit, lui annonçant qu'un chevalier du castel désirait être reçu, Edacin entendit aussitôt la Cloche de Bronze et, bien qu'il ne puisse y croire, comprît que son père était trépassé. Le chevalier ne fit que lui confirmer la nouvelle et remit à Edacin, effondré, la lettre de cachet faisant de lui un Patrice d'Edenac, et un des plus gros propriétaires de la Cité.

Le lendemain matin, en se rendant à l'Hôtel de Cité ou la première séance de débats sur la succession de son père devait avoir lieu, il devisa avec son oncle qui lui fit entrevoir les dangers d'une lutte électorale entre Morsès et Fekil ; les deux hommes entraineraient facilement la Cité dans une guerre civile pour satisfaire leurs ambitions alors que lui, Edacin, pouvait faire un Bourgmestre idéal : ne faisant parti d'aucun clan, n'occupant déjà aucune charge, incarnant la continuité de son père et possedant donc une certaine légitimité. C'est ainsi qu'en arrivant, Edacin était résolu de devenir Bourgmestre d'Edenac, et de réunir autour de lui les anciens partisans de feu son père...

Chevalier Nombre de messages : 13 Date d'inscription : 08/06/2007

Oemen

Oemen se souvenait que, tout petit, il s'était amusé avec un sac de pépites d'or que le seigneur Narsès avait fait tomber par terre sans le voir. Ou bien peut-être l'avait-il vu, mais c'était une époque bénie ou Narsès ne se souciait guère de son or, tant les marchands et les négociants de la ville avait fait prospérer la Cité.

Oemen eut un sourire. Il n'y a décidément pas de hasard ; ce jour-là était le lendemain de l'élection du bourgmestre qui venait de mourrir, et Narsès était justement venu pour entériner cette élection. Il avait, d'ailleurs, été élu avec les voix des marchands de la Compagnie du Commerce, et qui avaient acheté fort chers les voix des partisans Condottières. Les guildes en ce temps étaient toutes fort présentes et representées dans la Cité, et quelque chose disait à Oemen que celà n'allait guère tarder à recommencer ; Edenac étant la seule Cité oligarchique d'Edenia, les élections allaient demander de fortes sommes d'argent que seules les guildes allaient pouvoir amener, aussi Oemen était certain que les candidats s'empresseraient de contacter celles-ci...

Chevalier Nombre de messages : 13 Date d'inscription : 08/06/2007

Edenac

Au bout d'une semaine d'intenses débats et luttes intestines dans la cité chacun s'attendait à ce qu'une missive du baron Andom arrive de Sâr pour ordonner l'élection de Morsès. Il n'en fut rien, et après d'âpres négociations Morsès consentit à laisser Fekil être élu, en échange de lourdes concessions.

Deux jours plus tard, au cours d'une réunion des Patrices, Fekil était officiellement confirmée dans sa nouvelle fonction de Bourgmestre d'Edenac par une missive cachetée du baron ; dorénavant, Edenac serait partisane Fils d'Edenia.

Habilement, Morsès imposa à la Commune, sans même consultation du nouveau bourgmestre, la nomination du jeune Edacin comme nouveau Sénéchal. Devenu partisan Khorelien, ce jeune homme à l'esprit chevaleresque saurait sans doute bien mieux tenir les soldats que Fekil, qui n'était qu'un violent homme elevé dans la compagnie du baron. Il retira aussi à la Commune le droit de controler les affaires commerciales de la baronnie, et nomma pour s'en occuper en son nom l'honorable Oemen, qui s'était très rapidement retirer pour le soutenir. Enfin, il révoqua le Délégué de la Commune auprès du Conseil de la Baronnie, mais imposa un representant de la baronnie auprès de la Commune.

Puisque rien ne pouvait plus assurer désormais la loyauté de la Commune, Morsès avait fait un coup de maître en lui retirant ses privilèges exorbitants et en l'empêchant désormais de bloquer la baronnie.

Fekil, pris d'une rage blanche lorsqu'il vit que son accession à la magistrature d'Edenac avait été en réalité un piège qui se refermait sur lui, décida qu'il utiliserait tous les privilèges qui lui resteraient pour contrarier le Régent, et pour laisser à la Cité une trace mémorable de son passage. Aussi, après consultation des principaux échevins de la Cité, ordonna-t-il l'élevation d'un bastion et d'une enceinte pour défendre cette dernière, chantier qui, selon la coutume, devait être payé par la Régence puisqu'il concernait la sécurité des citoyens...

Après de nombreux mois passés dans les palais de Sâr, Andom avait subitement décidé, un jour que quelqu'un se demandait ce qu'était le Poisson d'argent, de retourner à Edenac et d'y vivre à nouveau, loin de l'ambiance musquée et masqué de la noblesse de Port $âr...

A une lieue de la Cité, il constata qu'elle s'était aggrandie avec le temps, et qu'elle débordait désormais hors des anciennes palissades en bois qu'il avait fait ériger, et que désormais une imposante enceinte de pierres enfermait la Cité hors du monde extérieur. Edenac, son Edenac, était devenue une ville fortifiée !

S'approchant, il put comprendre l'extension de la ville ; tout ce qui avait été champs en friche, forêts,... avaient été rendus bons à la culture et irrigués. Même la Clairière aux Hommes, qui avaient été il y a une poignée de décennies un village Huantar, et qui avait ensuite été réputé pour être maudit, était désormais un paisible champs fourrager...

La Cité commençait, déjà, à avoir des faubourgs ; de petites habitations, construites irrégulièrement, et dont le désordre évident amenerait plus tard à la destruction, puisque la Cité devait avoir des rues et des infrastructures solides.

Dans la Cité même, la nouvelle de son retour s'était visiblement répandue ; les Patrices faisaient une haie d'honneur, et Andom remarqua avec une joie non dissimulée que l'ancienne bande de soudards mal armés qu'il avait mené à des victoires sur de très nombreux champs de bataille était désormais une véritable compagnie équipée pour la guerre.

Après les formules d'usage des dignitaires - son vieil ami Fekil comme Bourgmestre, l'avenant Oemen comme Prévôt des Marchands, et un jeune homme Edacin, qui était devenu chef de la garde. Andom s'entretint quelques secondes avec ce dernier, mais une étrange sensation l'envahit ; cet homme étant de la jeune génération, il était devenu, lui, un ancien, un routard, un vieil habitué des choses de ce monde.

C'est occupé par ces pensées qu'il s'entretint deux heures durant avec Morsès, ou celui-ci insista lourdement sur les nécessités de la baronnie ; continuer la maîtrise totale de l'évolution exponentielle de la population, trouver des substituts pour combler la hausse monstre du prix des marchandises, augmenter legerement le nombre de Patrices pour empecher la déchéance des vieilles familles, renouveller régulièrement les commandes d'armes aux forgerons, en profiter pour rééquiper de neuf le Corps des Archers, continuer la construction des nouvelles bâtisses...

Le dernier sujet qui fut abordé fut le danger que representait les Fils d'Edenia pour la Cité ; Fingal d'Arz, repenti, commençait à exercer un certain aura sur quelques uns des Patrices, le Bourgmestre Fekil, élu avec l'appui des Fils d'Edenia, semblait décidé à contrarier les projets de la Régence, et la population elle-même semblait plus apprécier le discours rassurant et protecteur des Fils que celui, plus pragmatique mais moins idéaliste, des Condottières...

Chevalier Nombre de messages : 13 Date d'inscription : 08/06/2007

Fekil

Très rapidement, Fekil s'était entouré de conseillers proches, et le cercle, de plus en plus influent au sein de la Cité, copiait exactement la mode de la cour d'Arz, allant même jusqu'à en acheter les vêtements. Un bataillon de vingt archers Arzites cantonnaient même en ville, sur demande de Fekil et sur ordre de Fingal lui-même, malgré les hésitations de son régent...

Le retour d'Andom contrariait assez le Bourgmestre qui, prévoyant que le retour du baron était précurseur de guerre, avait fait voter par les Echevins la construction d'une espringale. De même, le soir-même, une grande fête était offerte à l'ensemble des habitants pour celebrer le retour d'Andom et son accession au rang de Condottièri...

Fekil regardait les festivités de la terasse de l'Hotel de Commune, entouré de ses proches...

Chevalier Nombre de messages : 13 Date d'inscription : 08/06/2007

Edacin

Edacin marchait rapidement, sans même regarder les gens autour de lui ; marchands, Patrices, paysans, mineurs, tous défilaient devant ses yeux sans même qu'il y fasse attention. S'il est vrai que chacun à Edenac était habitué à voir une troupe en armes se promener, peut-être quelqu'un trouverait-il celà bizarre un soir de festivités comme celui-là ?

Toujours est-il qu'il avait une mission, et qu'il la remplirait, quoi qu'il puisse lui en coûter... Il passa devant le montreur d'ours, qui héla le groupe. Pour changer la donne, il lui adressa quelques paroles, tout en faisant signe aux siens de faire comme si de rien n'était ; quelques minutes de marche plus tard, il se tenait devant l'Hôtel des Communes.

Du temps de son père, la bâtisse servait à abriter les interêts de la Commune toute entière, et derrière elle de la baronnie. Aujourd'hui, ce traître de Fekil s'en servait pour ses propres bénéfices et ceux de son clan... Ces Fils d'Edenia croissaient tels des rats, et seuls fer et feux pourraient débarasser la cité de cette engeance ; Edacin était fier d'avoir offert son bras au baron.

Egorgeant les gardes, forçant les portes, se faisant conduire par chacun des serviteurs, la petite troupe bien armée parvint rapidement à la terrasse, ou Fekil allait bientôt ravaler bien amèrement ses actes impies...

Fekil d'Aystor, bourgmestre d'Edenac, patrice d'Edenac, chevalier d'Edenac, citoyen d'Edenac, serviteur de Louvelle, en ma qualité de Sénéchal d'Edenac et de Louvelle, je t'arrête pour Haute Trahison envers la Commune d'Edenac et la Baronnie de Louvelle. N'oppose aucune résistance, et tu auras droit à Justice.

Pour toute réponse, Fekil se retourna rouge de colère et empoigna son épée, ce que firent de même ses proches après une courte hésitation. Une bataille s'engagea, inégale, entre les hommes biens équipés du sénéchal et ceux, sans défense et acculés au balcon, du bourgmestre. Après une très courte bataille, ce dernier fut transpercé de 7 coups d'épée et jeté dans la rue, au plein milieu de la foule qui se dispersa dans la cohue la plus totale, pendant que les derniers conseillers du félons étaient égorgés dans l'Hôtel...

Quels sont ces cris ? demanda le jeune capitaine des Archers d'Arz, dont le bataillon était à Edenac à la demande de Fingal d'Arz, lorsqu'il vit la foule courir dans tous les sens en bas de la colline sur laquel le castel d'Arz est construit..

Andom se retourna et fit signe à ses gardes de s'approcher. L'ambiance devait lourde, et le capitaine des archers commença à craindre d'avoir dit une sottise, lorsqu'il se vit entouré de trois hommes d'arme. Terrifié, il jeta une regard vers le baron Andom qui, assis sur sa chaise, lui répondit sans même daigner le regarder...

Ces cris... Voyez vous les feux, à l'Hôtel des Communes ? C'est le signe que, sur mon ordre, vostre grand ami le Bourgmestre Fekil d'Aystor vient d'être assassiné. Mon vieil ami, vieux compagnon... Il a eu le malheur de croire qu'il avait besoin d'un appui extérieur pour grimper à ma Cour ; seule erreur, car erreur ultime.

Inutile, je crois, de vous en expliquer davantage. Vous êtes mon hôte, et vostre seigneur mon vassal et frère, aussi je vous laisserais en vie. Sachez néanmoins, et faites-le savoir, que la Commune d'Edenac n'est pas Fils d'Edenia, tout comme elle n'est pas condottière. L'idéal de mon aïeul était qu'elle s'appartienne à elle-même, et j'y veillerais.

Maintenant, partez, avant que j'ordonne que vous y restiez.

Et, pendant que les deux bataillons d'archers quittaient la ville en toutes précipitations sous les hués des habitants, que les maisons des conseillers félons étaient mises à sac et au pillage, que les cadavres des traîtres étaient brûlés en place publique, Andom finissait la soirée en sirotant du vin de l'an 68, tout en signant le décret élargissant à 200 le nombre de Patrices...

» [Edenac] Loy élective ; un nouveau prince