[13 Adalis 70] Soulèvement du peuple

Ce qui étonna Télamon fut le fait qu'il ne comprenait pas où il allait... Hadril n'avait pas compris qu'il allait rejoindre les malades du Quartier du Port... Hadril serait donc choisi par Bienveillance si celui ci était en colère ou alors oublié du prophète...

Les portes se refermèrent doucement alors qu'on l'emmenait, Télamon devant la fenêtre ouverte, fixant l'horizon de son regard glacial et de son longue chevelure blonde séduisante.

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Les Garde s'approchèrent de la place alors qu'à quelques pas des gens criaient, des barricades s'élevaient alors que ce matin les rues étaient vides de détritus et empilements grossiers...

Ils déposèrent Hadril attaché sur le brancard au centre de la place et reculèrent comme effrayés...

Dés lors qu'ils furent à bonne distance, des guerriers sortirent des barricades à leur tête un noble bien connu de tous... Il marchait alors que ses hommes sortaient leurs épées et couraient pour prendre place autour du brancard.

Les pas résonnèrent et le noble se planta devant Hadril, le toisant, serrant les poings de son armure souillée de sang et de crasse.

Heureux de savoir que vous serez des nôtres...

Hadril restait attaché au brancard allongé sur le sol, il ne pouvait que bouger la tête et un peu les jambes...

Kelorh' ne souriait pas... Il lui cracha sur les chausses franchement et avec rancoeur.

Il semblerait que Bienveillance, votre dieu, veuille vous accorder une autre épreuve... Celle du Baiser de Latani... Ne vous inquiétez pas, vous serez infecté comme nous tous et vous souffrirez le martyre sur ce brancard avec les apparentes blessures de votre flanc et jambe.

Je veillerais à ce que votre agonie soit longue et je pense que je m'accrocherais à la mienne rien que pour vous voir sombrer lentement...

Emmenez le !

Les Hanses rangèrent leurs épées et saisirent le brancard, retournant vers les cris et pleurs, vers ce qui ressemblait à l'enfer, des amputations, des concoctions malodorantes, des gangrènes et des enfants sales pleurant dans les jupons de leur mère pour attendre leur tour ou espérer ne jamais subir la maladie...

Déjà l'on préparait un bûcher, et les morts seraient étalés sur une place en quarantaine.

Les Hanses déposèrent Hadril au centre de deux Académiciens tremblotants, hallucinants et vomissant par intermittence...

Kelorh' le regarda de loin, échangeant quelques mots avec Horn... Le Gouverneur avait choisi de leur laisser le traître, sûrement parce qu'il n'avait pas souhaité aider à lutter contre le Baiser... Et Télamon avait apporter une note comme quoi il voulait... des noms.

Hadril savait que ses jours étaient comptés, le baiser de Latani, en plus de ses blessures ne pouvaient laisser entrevoir une autre issue! Il vit en ce geste la fourberie du Gouverneur une fois de plus incapable de prendre une décision ferme et noble , celui-ci préférait se cacher derrier Latani plutôt que d'entamer une cérémonie de mise à mort : quel lâche!
Le seigneur Kelorh vint et crut bon montrer son dégoût en apposant sa marque sur les "chausses" d'Hadril, ce seigneur n'avait aucune classe , de plus lui aussi était suscéptible d'être touché par le Baiser de Latani!

Encore allongé et dans l'impossibilité de bouger , deux personnes pres de lui souffraient de la maladie et l'exprimaient aisément par leurs vomis d'une exquise puanteur!

Le seigneur Hadril partit dans ses songes , il pensait à la tournure qu'aurait pris les événements si il avait pu s'échapper de Sâr, aussi, il se demandait si la résistance allait se manifester ou non? Non pas pour lui bien sûr mais pour achever cette quête du changement !

Le Gouverneur ne pouvait imaginer le nombre de seigneurs désirant le voir tomber!

Chevalier Nombre de messages : 51 Date d'inscription : 04/06/2007

Télamouche souriait a distance, son vieil ennemi n'avait pas changé, lorsque des amis lui rapportèrent qu'ils avaient confié la garde au chevalier Kelor et qu'il l'avait emmené dans le quartier des malades, il s'amusa de voir que Télamon etait toujours aussi prétentieux

Voila déjà plusieurs heures que ses hommes étaient la, embusqués dans les souterrains, attendant peut être, de façon inutile.
Simon leur chef les avait laissé la avec la consigne de n'attaquer que si la présence du seigneur Hadril etait confirmé. Cette fois ci plus d'armes improvisées mais des armures légères et des armes lourdes, les gardes de Kelor ne seraient pas si facilement mis a morts, Télamouche comptait sur une escarmouche éclair avec un rapide retrait vers les souterrains, certains commençaient a s'ennuyer ferme quand il aperçurent Hadril dans un chariot et le seigneur Hestre qui semblait lui parler, puis il donna l’ordre de la mener dans une maison et les soldats de la Mascarade surent qu’ils fallaient agir maintenant

Keldan semblait leur donner l’avantage car tous semblaient souffrir plus ou moins fortement du baiser de Latani, les guerriers de la Mascarades étaient frais et dispos, ils avaient préparés une petite surprise pour les gardes malades du quartier

Ils n’attendirent pas longtemps, agissant avec coordination et force, ils sortirent de leur repaire, des égouts pour tous dire, et se ruèrent sur les gardes surveillant la maison

Vite, trouver le vicomte, ils se ruèrent vers lui
Lors de la charge des cris se firent entendre

Keldan est avec nous !!!! Que Latani tue les infidèles !!!!

Enfin le contact l’assaut se fracassa contre les gardes mais ils avaient pour eux la fraîcheur, la surprise et surtout leur pleine santé
Le barrage ne devait pas trop résister, les hommes de Télamouche étaient une masse grouillante mais bien armée et bien protégée

Peuple de Sar !!!! Le combat n’est pas fini !!!! Tuez les infidèles !!!Pour Sar !!!! Pour le Vicomte

Chevalier Nombre de messages : 51 Date d'inscription : 04/06/2007

Résumé de l'action

Les fanatiques se jetterent sur la place, un mince groupe de soldats leur faisaient face, voyant la masse arriver sur eux armés d'armes et vocifèrent des appels a l'aider a Kaldan, ils furent soudainement pris de peur et s'éclipsèrent de leur chemin, la masse arriva donc sans encombre sur la place, ne se préoccupant plus de ses intrus, la se tenaient Hadril au sol traité comme un vulgaire mendiant, qui aurais juré qu'il etait un membre d'élite d'Edenia il y a peu.
Derrière eux, Horn Erthe et Kelor, ainsi que quelques soldats, il semble que la garnison n'ait pas été renforcée, tous ceux étant la, devant sûrement y passer d'ici peu de temps.

La masse fut sur eux rapidement, l’effet fut maximal et la surprise associé a la peur eu un effet satisfaisant, ils reculèrent face a l'assaut, les gardes malades furent touchés en premier , signe qu'ils étaient avaient repérés les lieux biens avant, ils tombèrent comme des mouches, le combat tournait a l'avantage des mutins, mais ceux ci ne semblaient pas vouloir en profiter et commençaient déjà a harnacher Hadril a un brancard, une fois que ce fut fait , ils se regroupèrent en cercle autour de lui et entreprenaient de faire volte face , mais ils avaient étés longs et déjà, Erthe et Son ami malade avaient rappelés les fuyards qui cette fois ci ne seraient pas aussi facile a dissuader, le combat s'engagea a nouveau, un premier choc : il y eu autant de morts des deux cotés et le cercle continuait d'avancer vers les égouts , les suivants, malades pour la plupart , et fatigués se regroupèrent une dernière fois pour un assaut désespéré , mais les fanatiques de la Mascarade sentaient leurs ennemis faiblir et leur firent un accueil chaleureux, les corps de la garde s'entassèrent en nombre cette fois ci, et ils n'osèrent pas continuer d'avantage ce combat perdu d'avance.

Les hommes de la Mascarade disparurent dans les égouts tranquillement

Ils s'agitèrent et coururent vite , tous savaient qu'ils étaient maintenant condamnés, mais leur dévouement etait telle qu'ils ne flanchèrent pas, et continuèrent d'accomplir leur mission comme si la maladie n'etait que secondaire, ils bifurquèrent chacun leur tour a un recoin , ils ne sortiront plus jamais de ces égouts, il serait trop risqué de propager l'épidémie, pour contrer cette menace, ils s'encagoulèrent afin que leur souffle ne se répande pas, puis aménagèrent leur cachette sur un sol sec , mettaient de nombreux tissus épais pour empêcher leur air de transparaître, mais ils en restèrent 4 qui furent encore aux cotés du vicomte, et qui continuèrent ensemble, ils mettaient longtemps, un observateur n’eut pas pus dire si ils étaient encore a Sar, les égouts avaient laissés place a des tunnels , après plusieurs heures de marche ils arrivèrent a une pièce coupée en deux , une large vitre laissait voir l’autre coté de la pièce. De ce coté la de la pièce, tout semblait avoir été aménagée pour que cela soit une chambre, un évier et un lit, Hadril fut transvasé sur le lit avec la plus grande des délicatesses,désormais ils ces 4 hommes seraient ses amis , frères, et aides soignantes a la fois. Ils regardaient un homme e l’autre coté de la pièce

De l’autre coté de la fenêtre, en effet un homme semblait observer le vicomte, attendant qu’il veuille bien parler , et surtout qu’il récupère ses forces

La Dame de Cheverny était restée a l'abri des ameutes, a vrai dire, elle n'était pas a Sar, elle était encore en train de parcourir Edenia a la recherche du soutien des membres de la guilde du commerce, c'est donc a longue distance qu'elle apprit la nouvelle, tentant de parcourir les routes commerciales et de rallier le maximum de gens, la ou elle était les répercussions furent minimes, dans ces régions reculées d'Edenia ou la compagnie avait fortement fructifié , personne n'avait vu le gouverneur, et tant qu'il autorisait de faibles taxes, il jugeaient que le gouvernement étaient bon.

En apprenant la nouvelle, elle n'arrêta pas son voyage et décida de continuer son oeuvre, espérant que la révolte serait bien finie quand elle retournerait a Sar

Kelorh' était agenouillé devant les chevaliers Hanses... Des familles s'éteignaient, des coeurs se brisaient et des traîtres s'en allaient...

Kelorh' avait envoyé une missive par flèche de l'autre côté, vers la Garde qui veillait de loin sur eux. Télamon serait au courant qu'il avait failli, que l'Académie et Haute Crique avaient laissé s'échapper Hadril le Traître...

Le déshonneur était total, il mourrait sur une défaite, il perdait ses compagnons dans un combat avec aucun nom pour l'ennemi en face de lui, il posa son marteau à terre et lentement pencha sa tête en arrière pour respirer...

Autour de lui les soldats ne comprenaient ce qui s'était passé... Des hommes armés n'avaient même pas eu peur de Latani. Ce qui perturba les soldats fut l'inconscience de propager Latani, comme s'il était normal de se sacrifier pour un mourant, un homme qui avait trahi Edénia et utilisé le peuple de Sâr pour des fins que tous savaient égoïstes.

Ils ne se souciaient pas de crier le nom de Keldan, divinité inconnue... Kaldan peut être...

Un Hanse vint voir Kelorh' pour lui demander ce qu'il fallait faire des morts et de la population infectée...

Kelorh' soupira et se leva avec difficulté. Il avait veillé à ne point toucher ou approcher les gens alentour, mais il craignait que ce ne soit trop tard.
Les morts rejoindraient les morts, les vivants... rejoindraient les morts.

Kelorh' pleurait intérieurement, Haute Crique et les scholiastes perdaient tout en une attaque bizarrement massive alors même que le transfert d'Hadril avait été des plus discrets.

Télamon se crispa alors qu'on lui lisait la missive...

La sournoiserie aussi futile et inintelligible qu'elle puisse être, semble être la manne des traîtres. L'incompétence et l'opportunisme est la nouvelle donne de ce qu'on appellera honneur dans des temps futurs. J'espère ne jamais faire d'Edénia une colonie de dégénérés.

Il faudra faire face aux réactions des conseillers... Télamon était consterné par la rapidité d'action.

Il ordonna qu'on le laisse quelques instants et posa doucement sa main sur un rideau, ses doigts caressant le tissu avec douceur et patience...

Il agrippa celui-ci et lança un juron.

Le seigneur Hadril, dans ses songes ne voyait l'once d'espoir qu'on vienne un jour lui sortir de la, quand bien même cela arriverait , Latani se chargerait surement du reste!
Allongé, laissant tout le monde s'agiter autour de lui , il vit arrivé des hommes armés qu'il ne connaissait guère, certainements des insurgés voulant montrer leur désaprobation face au seigneur Hestre, cependant quand le brancard fut emmené, il comprit que les hommes de Télamouche s'étaient organisés sous ses directives afin de "sauver" sa peau!
Il était évident que le départ anticipé du sir Hadril ne pouvait nullement arrangé les affaires de Télamouche, sans doute était-ce la raison de cet acte!
Les combats furent rage et l'avantage des guerriers de Télamouche résidaient principalement dans leur santé!
La encore, la vigilance de Télamon avait était mise à mal, et le déshonneur du seigneur Kelorh n'en serait que plus grand , incapable de veiller sur un prisonnier sur la place centrale! Peut être devrait il reconsidérer ses positions et surtout son entourage, le sire riait intérieurement lorsqu'il fut emmené dans les égoûts de la ville!
Télamouche avait finalement fait le travail d'aucun autre allié alors que celui n'en était pas, il le savait opportuniste mais ce geste ne pouvait demeurait sans réaction chez le sire Hadril!

Chevalier Nombre de messages : 55 Date d'inscription : 23/05/2007

Les gueux entassés là, soit pour être soignés soit pour être retenus, regardèrent la scène avec incompréhension. Rares furent ceux qui purent se mouvoir loin des combats et nombreux furent ceux qui piétinés par les guerriers trouvèrent le repos éternel.

Paix pour les hommes de bonne volonté ! Paix pour le peuple de Sâr car celui-ci est las de toutes ces guerres ...

Horn était abasourdi, la maladie gagnait du terrain. Affairé aux soins des malades, c'est à peine s'il entendit les questions d'Hestre. De la sueur froide coulait de ses tempes et son visage naguère buriné par le soleil était devenu blafard.

_ Kelorh' ! Je veux dire : Chevalier Kelorh', nous allons mourrir comme des cons pour des gens qui nous ont combattu. Il n'existe pas de remède pour stopper la maladie ... Nous avons malgré tout des liqueurs pour endiguer sa progression.

Se tournant vers un garde :

_ Hé ! Maraud ! Au lieu de bailler au corneille, entasse ces corps et brûle-les. Toute trace de Latani doit disaparaître ...

Il était tard et Horn n'avait pas ménagé sa peine quand il entendit les cris d'Hestre. Se tournant il n'eut le temps de voir que quelques soudars soulever le traître Hadril de terre.
Tétanisé par la fièvre, la voix puissante et portante d'Hestre le fit se ressaisir :

_ Allez bande de moule ! Par Keldan ! Par Bienveillance ! Bottez-moi le cul de ces drilles !

Et il se jetta dans la bataille ...
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Horn était accoudé à une barrique, assis à même le sol. Ses yeux mi-clos et son teint cireux auguraient d'une avancée conséquante de la maladie. Toutefois il trouvait encore la force de raler :

_ Qu'on m'amène le Chevalier Hestre ou je vous fais avaler chaque bout de cadavre un à un !!!
" Ah ! Hestre, te voilà ! Mon ami, je me suis fourvoyé : j'ai présumé de nos forces. Latani est un dieux trop puissant pour des hommes et déjà sa bouche putréfiée s'acolle à mes lèvres ... Chevalier Hestre sache que je suis désolé de ce qui s'est passé : tout. Mais ma plus grande déception est que je t'ai entraîné dans tout ça. Pars maintenant si tu le peux, ne reste pas là à attendre que Latani t'embrasse aussi.

Il sembla au Chevalier Hestre qu'Erthe ne voyait plus grand chose auquel cas il aurait pû juger de l'état de son ami. Levant sa main il tendit des rouleaux au marin :

_ Voici un laissé-passé pour toi et tes hommes que tu jugeras sain. Il se trouve aussi dans les documents une partie de mon testament. Accorde-moi la faveur de le remettre à Matisse de Valefor : je ne pourrai le faire moi-même.

Sa voix grave s'éteignait peu à peu.

Le seigneur Hadril était désormais dans les égoûts, il ne lui restait plus que quelques semaines à vivre tout au plus, Latani allait en effet l'emmener avec lui!
Il était ravi cependant d'avoir fait bouger les choses , même si sa tentative fut un échec, celle ci ne sera pas vaine et suscitera des réactions chez d'autres nobles, d'autres seigneurs pointant du doigt la politique d'Edenia et son Gouverneur!

Non, le chevalier , vicomte devenu comte Hadril De La Garde ne sera pas mort en vain et le Gouverneur et même Edenia gardera longtemps ce nom comme étant à l'origine de ce qui allait se passer en Edenia!

C'est avec une grande mélancolie que Kelorh' s'assit auprès de son ami...

Il écouta attentivement regardant la scène devant lui, des gardes affaiblis tentant d'amasser les corps et de les brûler, des palefreniers qui pleuraient sous les coups de la peur et la douleur... Tout était sombre sur cette place, des gens s'étaient volontairement infectés pour... Hadril le mourant.

Grand Ordonnateur, Horn, mon ami, je ferais ce que tu demandes...

Grâce à toi, l'Académie est grande et influente, elle a repris de ses couleurs alors même qu'elle tombait léthargique sous les mécontentements de tous, mais aujourd'hui Thaer Finn peut être fier de celui qui a apporté sa sagesse et sa puissance dans la lecture et les enseignements aux choisis d'Edénia.

Moi même, j'ai été honoré de servir l'Académie sous ton égide, Horn. Ton nom ne sera pas oublié et c'est à côté des plus grands de la Colonie que tu résideras.

Matisse de Valefor aura ton testament, je le jure, et je ferais tout ce qui est en mon pouvoir pour le lui apporter moi même.

Kelorh' savait l'homme mourant... Il continuait à lui parler, il continuait à lui compter et vanter ce qu'il avait fait et apporté au peuple. Même si celui-ci ne s'en rendait pas compte, les plus glorieux étaient les plus discrets et sage il avait été. L'Académie reprenait un blason qui avait été oublié, un blason qui n'existait que sous l'appellation de "bibliothèque", mais qui était aujourd'hui "La Grande Académie".

Kelorh' tremblait d'une main, mais serra le poing pour atténuer la douleur et la nausée. Il continua à parler à Horn, à celui qui avait été gracié par le Gouverneur suite aux exactions de Camille de Valefor, celui qui était resté dans l'ombre, mais qui avait tant fait, celui qui disposait de ce franc parlé et de cette joie imperceptible d'entreprendre et d'enseigner. Horn Erthe ne partait pas sans un hommage sincère d'un de ses confrères...

Télamon sortait de la salle qu'il n'avait presque pas quitté depuis ces trois derniers jours... Il sortait sans avoir dormi, sans avoir eu le temps de fermer les yeux un instant, il sortait assailli par la frustration et une forte résignation à terminer cette insurrection une bonne fois pour toute.

Néanmoins, il ne verserait plus de sang, il ne serait pas l'homme ayant versé le sang du peuple, il ne serait pas le Hadril qu'Edénia montrera du doigt et décrédibilisera et déshonorera encore plus qu'il ne l'est.

Il avait déjà demandé à ses services des ombres de veiller à ce que les crieurs apportent la vérité au peuple de Sâr et aussi aux peuples Edéniens ; une vérité voilée par les émotions et la ferveur de ces derniers jours, une insurrection allant vers un jour meilleur, sans vraiment se soucier de comment ces jours seraient encadrés et comment Hadril gèrerait Edénia...

Hadril porterait à présent le nom d'Hadril le Sanguinaire. Traître il était, mais le peuple ne comprendrait que ce qui est plus réel que le surnom d'une Camille de Valefor... Hadril avait utilisé le peuple, il avait aussi condamné Port Sâr à Latani en rapportant ces faits à Bienveillance... Seuls les idiots pouvaient croire que Bienveillance serait aussi cruel et hideux. Le peuple verrait enfin Hadril sous un autre jour, celui qu'on avait caché sous les hourras des plus idiots des innocents.

Les dalles de pierres claquaient sous ses pas alors qu'il longeait le long couloir des chambres supérieures.

Il était las de l'égoïsme Edénien, il s'était battu tout comme Enée avant lui pour préserver un équilibre au sein des peuples... Télamon se remémorait une ode à la diversité de la Grande Khorel... Il sifflotait pour se calmer les quelques mots qu'il appréciait tant, ces quelques versets ou prose qui le mettaient en émoi et qui le détendaient...

.......Lente la reconnaissance..... Un monde parfait de piété...... La délivrance pesante..... Un été octroie l'onde.... D'un passé tant aimé....

Il souriait en coin, se rappelant les cours de Taegus, et les longues discussions avec Enée.

Non... Il ne serait pas le Gouverneur faible, Edénia devra rester telle qu'elle est.

Télamon contemplait sa ville depuis la haute terrasse du Palais. Le vent s'engouffrait dans le port apportant avec lui les prémices d'un orage ; déjà on pouvait voir au loin des arcs iriser le ciel, accrochant des couleurs vives et somptueuses dans la nuit tombante.
Sâr ne dormait jamais, une activité perpétuelle animait la ville. Ses habitants en étaient son âme et aujourd'hui Sar était en paix, le peuple était en paix.

Télamon écoutait les échos du ressac se mêlant aux molles senteurs du quartier commerçant. Un moment de plénitude s'offrait enfin à lui. Il repensa aux évènements survenus un mois auparavant -se faisant ses traits se marquèrent. Les Fils d'Edénia s'étaient révoltés ... entraînant avec eux une multitude de personne. Pour finir un mal s'était développé dans sa ville. Les petites gens le nommaient "le Baiser de Latani", du nom des dieux païens des Huantars.

Dès lors les morts se comptaient en centaine. La révolte avait contribué à l'essort du mal. Il fallut un mois, un mois pénible et sanglant afin d'endiguer et de terrasser Latani définitivement. Sâr avait payé un tribu lourd en homme : la noblesse avait été décimée, les petites gens réduit à un tiers de ce qu'ils étaient.
De grands travaux d'assainissement avaient dès lors étaient entrepris aidés par les conseils avisés de l'Académie de Thaer Finn.

Le froid et la pluie chassèrent Télamon de ses pensées et le firent entrer dans le palais. Demain serait un jour nouveau, il fallait espérer et croire en la nouvelle génération. De nombreuses personnes avaient été récompensées de leur dévouement lors de ces incidents. Des cérémonies présidées par Télamon avaient fait émerger de nouveaux acteurs politiques. La vie avait repris son droit, il fallait maintenant aller de l'avant ...

[HRP] : se rendre dans les topics Hrp pour recevoir ses récompenses.

» Soulèvement Huantar ( Fin de l'an 66, début de l'an 67 )
» Peuple de Sar
» [Place du peuple] Un vieillard
» (Place du Peuple) Discour de Télamon
» (Haut Rempart) Auberge du Peuple